Le dernier Piergiorgio Pulixi, reçu il y a quelques semaines et sorti il y a également quelques semaines au moment où j'écris. J'avais adoré "Le chant des innocents" et "La librairie des chats noirs", j'avais donc hâte de découvrir celui-ci. Lu en trois, quatre jours, ce roman dense parle de la mort d'une jeune fille de 17 ans, Stella, retrouvée morte défigurée le long de la mer dans la ville de Cagliari en Sardaigne. Le trio Eva, Mara que l'on retrouve dans quelques autres des romans de l'auteur que je n'ai pas lus sont sur le coup aidées de Clara, une policière faisant un stage auprès du duo de choc.
Toutes trois apportent un peu de fun à l'histoire n'étant guère gai, s'entendant tout de suite. Elles seront rejointes par la suite par Vito Strega toujours policier à la questure de Milan. La fameuse Stella donc attirait les convoitises de la part des hommes jeunes comme moins jeunes, et la jalousie de la gent féminine. Sa mère elle-même était jalouse de sa fille, belle, fraîche, qui avait l'avenir devant elle et souhaitait sortir de Sant'Elia, le quartier difficile dans lequel elle vivait. Un quartier rempli de misère où trafics en tous genres avaient lieu. Elle dormait régulièrement chez sa grand-mère Rosaria, femme de laquelle elle était très proche ainsi que chez son copain Samuel, un trafiquant.
Le trio de femme débute alors leur enquête penchant pour la thèse de la jalousie de Samuel envers Stella, un mâle alpha supportant difficilement la liberté de Stella. Elles apprennent que la défunte était assez proche d'un professeur, découvrant des messages entre eux supposant une relation plus qu'étroite. Asya son amie de toujours est mise au courant de comment a fini Stella, dont elle n'avait plus de nouvelles depuis plusieurs jours, s'inquiétant pour son cas. Le père de Stella, Gianfranco, un homme ayant fait de la prison sur accusation de son ex-femme Sandra mère de Stella et de sa fille elle-même pour inceste est également interrogé. Les policières sont alors assez sûres qu'il est innocent et que Sandra a fomenté ces horribles accusations pour être tranquille. Gianfranco vit dans une caravane à l'abri, étant vu comme la personne à abattre, et rapidement exclu du quartier de Sant'Elia.
Sandra pour sa part, la mère de Stella ayant eu très jeune son premier fils, étant en prison, est accro à l'alcool et à la drogue. Son plus jeune fils Nino est même autiste, résultante de la boisson qu'elle consommait durant sa grossesse... Elle ne semble que peu triste de la mort de sa fille, en laquelle elle voyait une rivale plutôt qu'une partie d'elle-même. Rosaria la grand-mère ayant vu sa famille décimée au fil des ans, son fils tué par la police suite à des actes illicites, sa fille qui a mal fini, son petit-fils en prison, le second autiste et la dernière tuée, elle est la mémoire et une des rares survivantes. Persuadée d'être la cause de toute cette malédiction, elle continue pourtant inlassablement de coudre des filets de pêche, ayant une haine profonde envers les policiers lui ayant enlevé son fils.
Pourtant lorsque Strega arrive, elle le prend en affection et lui offre même le repas. Cet homme mat de peau attirant les regards, et entendant des voix continuellement, traité pour cela, est le seul à qui elle se confiera. L'enquête continue, le trio de femmes ayant la pression de devoir rapidement trouver le coupable car sinon elles devront payer le repas à tout un tas de policiers. Elles se doivent donc de clôturer avant les carabiniers cagliaritains. Le récit est pleins de moments d'usage de patois, de Cagliari, de la Sardaigne en général, du toscan de la part de Clara, du vénitien également et tout un tas de patois selon les régions italiennes. C'est donc bien drôle à lire entre les insultes purement issues de l'île, ou même les dictons.
La seule personne mis à part Rosaria issue de famille s'en étant sortie dans le roman est Nadia son autre petite-fille, étant devenue éducatrice et s'occupant de son cousin Nino. Enfant sur lequel les policiers remarquent des traces de coups... Ils creusent alors la piste de la mère Sandra, très proche d'un certain Don Sirigu, un prêtre accusé de plusieurs maux ayant créé une communauté proche de la secte, et se dévouant corps et âme à cet homme. Stella attirant toutes les convoitises et les jalousies, qui aurait bien pu vouloir la tuer? Ou plutôt qui n'aurait pas voulu la voir morte? Le récit bien que long est assez addictif, la piste des suspects s'allongeant de manière disproportionnée.
Une enquête particulièrement intense d'une jeune femme qui aspirait à mieux que le quartier difficile duquel elle venait. Et pour cela on l'a éliminée. Qui est le responsable? Des policiers attachants, des habitants méfiants et très chauvins donnant au récit une ambiance particulière que j'ai beaucoup aimée découvrir.
"Stella" de Piergiorgio Pulixi, 25.90€
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