Le roman de Franck Thilliez à paraître dans quasiment un mois au moment où j'écris, mais sorti il y a quelques jours, le 2 mai, au moment où je sors l'article. Reçu en mars, j'avais hyper hâte de le lire, adorant l'auteur et étant toujours hyper friande de découvrir ses nouveautés. Dans ce nouveau opus de la saga Sharko Hennebelle, l'auteur français parle schizophrénie, maladies mentales, UMD (unités pour malades difficiles) et vers. Les parasites.
Je m'explique. Une nouvelle enquête débute pour Sharko et Hennebelle que l'on suit depuis des années. Leurs jumeaux Jules et Adrien ont grandi, eux ont vieilli, Sharko a passé 60 ans, et toujours actif au 36 Quai des orfèvres. Un jour, le mari de Christine Barlois prend contact avec la police, car sa femme n'est jamais rentrée de son trajet retour depuis la piscine où elle se rend régulièrement. Un message envoyé à son mari suggère qu'elle avait réellement l'intention de rentrer, le mari est donc inquiet à raison. Comme à son habitude, notre doyen du 36 prend son rôle à cœur pour tenter de découvrir des éléments quant à cette disparition, mais à part un témoin ayant vu une voiture prendre quelqu'un, rien de probant.
Ils sont également réquisitionnés sur l'affaire d'un corps retrouvé poignardé de 50 coups de couteau au tournevis, dont de l'acide a été retrouvé dans l'estomac. Estomac dans lequel un ténia long de plus d'un mètre vivait sa meilleure vie... L'homme s'appelle Daniel Liénard.
De son côté, Eleonore, psychiatre travaillant au sein d'une UMD, unité pour malades difficiles donc, étant au nombre de dix en France, vit le suicide d'un parent d'une victime, ainsi que l'arrivée d'un nouveau venu au sein de son unité, duquel on ignore jusqu'à son nom, n'ayant pas d'ADN sur les doigts, sachant seulement que l'homme a tenté de pousser un passager sur les voies d'un train, afin de continuer tranquillement son périple avant d'être appréhendé. Un homme très dangereux amené d'urgence dans l'UMD d'Eleonore dans l'Oise, où elle travaille depuis des années, accueillant les cas les plus difficiles au niveau psychologique, qui ont tué ou fait des atrocités, mais étant trop dangereux pour eux-mêmes, les autres patients et le corps médical pour rester en structure normale d'hôpitaux. L'homme est amené pieds nus, du coton obstruant tous ses orifices, étant persuadé que des vers vont venir le tuer et qu'il doit les en empêcher.
Eleonore est habituée à ce genre de crises dans son travail, côtoyant chaque jour beaucoup de malades très dangereux et psychologiquement lourdement atteints. Tous ont des traitements importants, sont susceptibles de s'en prendre à eux-mêmes ou aux autres, et pour certains ne sortiront jamais de là. Notre psy toujours très sérieuse dans son travail, apprend un jour que son père a été retrouvé mort, le fameux Daniel Liénard dont l'estomac contenait un ténia. Plus en contact avec lui depuis bien longtemps, elle assure pourtant à l'équipe d'inspecteurs qu'elle ne reconnaît en aucun cas son père, et qu'il est impossible qu'il s'agisse de lui. Tout part donc de ce début d'affaire morbide, à l'image de ce qu'aime faire Thilliez entre morts violentes, domaine de la psychiatrie et trucs dégoûtants, en l'occurrence dans ce roman, les vers. Eleonore fait donc la connaissance de Nicolas Bellanger notamment, coéquipier de Sharko ayant vécu plusieurs drames dans sa vie dont récemment la mort de sa compagne dont il n'arrive pas à se remettre. Seul son fils Angel le rattache à la vie et à l'espoir.
Bien qu'ayant des professions différentes et travaillant dans des domaines pas si éloignées mais pas identiques non plus, le chemin de la team du 36 et de Eleonore se recroisera. Eleonore découvrant le cas d'un homme interné en UMD devenu artiste et exposant au sein de l'établissement, condamné pour mort violente, ayant attaqué soudainement une femme chez elle et ayant cuit son cerveau dans le four.... Cet homme a une fascination pour le tableau du Cri de Munch. Un tableau présent sur une carte de visite reçue par toutes les victimes ainsi que Eleonore. L'homme ayant été jugé comme irresponsable de ses actes et étant donc interné plutôt qu'étant allé en prison. Sa victime Angélique Meunier on l'apprendra venait de la région de Rennes, où l'ensemble des victimes et bourreaux du roman étaient originaires... Et la femme occupait un poste en relation avec les parasites...
Les rares fois où Eleonore et son équipe réussissent à avoir des interactions avec le nouvel arrivé en UMD, celui-ci parle d'un certain Capitaine, et incessamment, de vers qui viendraient dans son corps s'il ne faisait rien pour les en empêcher. Et si cet homme n'était pas aussi fou qu'il pourrait le laisser le croire? De leurs côtés, Sharko, Hennebelle et Bellanger vont retrouver un cadavre momifié d'une femme, au sein d'une maison pleine d'araignées, sorte de vivarium géant, où vit un homme, malade clairement, ne descendant jamais de la maison, vivant reclus au premier étage. Une scène particulièrement prenante et dérangeante directement en lien avec l'affaire du 36.
De son côté Eleonore en découvre plus sur son père, sa famille, se sentant épiée chez elle. Ayant déjà reçu la visite d'un homme terriblement accablé par la décision de la psychiatre quant à la non reconnaissance de la responsabilité d'un ancien patient dans la mort de sa femme, s'étant suicidé sous ses yeux, Eleonore est d'autant plus sensible quant à une énième potentielle visite inopinée. Elle tente d'oublier ce traumatisme, ainsi que ce sentiment d'être épiée, mais difficile pour elle, qui sera embêtée par sa direction quant à une faute professionnelle qui aurait pu coûter cher...
Trois victimes, trois malades soi-disant schizophrènes et psychologiquement dérangés, des processus d'extinction des parasites, la psychologie au centre du récit et la question de la responsabilité ou non face à un crime horrible, ce sont les thèmes principaux du dernier Thilliez encore une fois hyper prenant que j'ai adoré découvrir.
" A retardement" de Franck Thilliez, 22.90€
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