Un petit livre de sociologie lu d'une traite un samedi avec peu de monde à la librairie. Histoire de changer un peu des romans, j'ai voulu me plonger dans la lecture de ce nouveau petit, reçu genre un ou deux jours avant dans mon rayon socio, duquel je lis rarement grand chose. Le titre m'inspirait en plus, j'en ai donc profité pour le découvrir. L'autrice, Vanessa Montlbano, vit au Japon depuis longtemps, depuis plus de dix ans, et dans ce petit bouquin parlant du pays du soleil levant ainsi que dans un autre dont je vous parle très bientôt, elle parle du Japon, du point de vue d'une étrangère, installée là-bas, découvrant toute la culture avec des yeux extérieurs et neufs.
Le début du livre parle surtout de la mode, de la différence d'ambiance des différents quartiers tokyoïtes, notamment le fameux Harajuku, situé au nord de Shibuya, étant connu de base pour être un endroit pour les jeunes, souvent les lolitas, un quartier branché et trendy. Depuis, le monde se presse là-bas, il y a moins d'originalité, du moins j'ai trouvé en m'y rendant en 2019 puis en 2023, mais Harajuku reste un passage à faire lors d'une visite à Tokyo. L'autrice nous fait un peu un récap historique de ce quartier avec l'évolution des styles, l'histoire des commerces peuplant Harajuku. Elle nous raconte par exemple qu'une boutique de vêtements propose uniquement des tee-shirts blancs, et son propriétaire possède également un autre magasin vendant seulement des tee-shirts noirs. Un quartier poussant à la décadence et à l'originalité mais également au minimalisme. Un endroit où chacun peut être qui il est.
Ensuite elle nous parle de son appartement au Japon, de sa voisine Hana, une jeune femme habillée comme beaucoup de femmes japonaises, chemise blanche, jupe au genou et veste de blazer bleu marine. Un style conventionnel et classique que beaucoup de femmes peu importe leur âge adoptent au Japon, participant à cette impression d'uniformité. Mais un jour, Vanessa la rencontre habillée totalement différemment, portant une longue perruque blonde, habillée genre lolita avec pleins de nœuds et de froufrous. C'est le début d'une fascination et d'une amitié entre les deux femmes, Vanessa étant encore en plein apprentissage de la langue japonaise.
Elle se questionne alors sur le vêtement, pour qui les femmes s'habillent-elles? Pour elles mêmes ou pour les autres et notamment les hommes? Elle parle aussi beaucoup de l'uniforme scolaire, qui diffère selon les écoles et les préfectures, les japonaises habituées depuis leur plus jeune âge à endosser un uniforme qui les rend similaires aux yeux de tous. Plus tard, les japonais continuent dans cette uniformité avec des trenchs pour les femmes, revêtant également souvent l'uniforme chemise blanche, jupe au genou. Les japonais portent en fait tout le temps un uniforme durant toute leur vie.
Elle parle aussi des sous-cultures au Japon, de ces hommes et femmes souhaitant s'émanciper des diktats et codes en portant ce qu'ils veulent. Une minorité bien sûr, mais il y en a tout de même. Un petit livre où le vêtement est beaucoup mentionné, faisant partie intégrante de l'ADN d'un pays, miroir de la société.
J'ai adoré ce petit bouquin, s'adressant à tous les fans et curieux du pays du soleil levant.
"Vu à Harajuku" de Vanessa Montalbano, 15€
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