Premier roman de Yasmina Khadra que je lis ayant voulu lire "Cœur d'amande" que je n'ai toujours pas lu, et du coup quand celui-ci est arrivé, d'abord en littérature française avant de basculer en polar, je me suis dit que ce serait l'occasion de découvrir l'auteur. Ce livre est sorti une première fois dans les années 90, et vient d'être réédité dans une version enrichie. Ecrit durant la décennie noire, l'auteur emprunta du coup à son épouse son nom, avant de publier la longue liste de romans suivant ce roman.
On suit le personnage principal, Llob, commissaire à Alger, un homme à abattre dans cette Algérie vivant une période difficile. Son personnage m'a fait beaucoup rire, et bien que le récit soit un polar parfois difficile, j'ai beaucoup ri. Le personnage de Llob cette espèce d'anti-héros est drôle, loufoque et n'en fait qu'à sa tête. Il hérite d'une affaire d'une disparition de la fille d'un homme riche. Parallèlement à cette affaire plusieurs cas de terroristes mettant plusieurs bombes sur la ville surviennent, il va jusqu'à aller parler directement avec des hommes l'intéressant par rapport à son affaire. Il n'hésite pas à se mettre en danger pour cette affaire et pour faire en sorte d'arrêter ces groupuscules extrêmes terroristes. Malgré la gravité de certaines scènes et situations, l'auteur écrit toujours avec beaucoup d'humour, notamment avec ce personnage atypique de Llob, et cela rend donc le récit facile et attractif.
Entre une prostituée peut être directement liée à la femme disparue, ses collègues, ses supérieurs à qui il n'hésite pas à dire fuck, Llob est un personnage haut en couleurs que j'ai beaucoup aimé suivre. Petits réseaux, trafics, faste dans ce pays en pleine crise comme la demeure du gendre de Ghoul Malek vivant dans un palace de 3000 mètres carrés, Llob en prend pleins les yeux, déterminé à faire cesser tout ça. Sorte de Robin des Bois des temps modernes, il se met en danger plusieurs fois pour obtenir ce qu'il veut. Egalement censure, pression s'exercent à cette époque où la liberté est en danger, où un humoriste du nom de Ait Méziane s'est fait assassiner. Une nouvelle frappant durement notre héros au cœur tendre sous une apparence bourrue. Sa femme Mina est un pilier important dans sa vie, afin d'affronter chaque jour corruption, injustices et danger. Proche de ses enfants également, notre héros tente de les protéger de ce drôle de pays dans lequel ils sont nés et vivent.
L'auteur nous montre une Algérie meurtrie, en pleine difficultés politique et sociale, une période charnière dans son histoire, tabou, de laquelle seuls certains auteurs notamment algériens parlent, à leurs risques et périls, comme Khadra ou bien Sandal récemment condamné à une peine de prison... Un roman intéressant pour en apprendre plus l'histoire de l'Algérie, et drôle à la fois, fait étonnant pour un récit évoquant tant de sujets intenses.
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