En même temps que je découvrais le nouveau Asako Yuzuki, j'ai commencé "Du mauvais côté" de Davide Ettore, un roman italien, que mon collègue avait à peine reçu dans ses rayons que j'ai décidé de lire. Je l'aurai lu en quelques jours au boulot et en pause repas. Je me suis dit que ce serait donc l'occasion de proposer une vidéo deux titres Calmann-Levy sur ma chaîne Youtube bientôt. Les romans italiens que j'ai lus dernièrement ont été de vrais coups de coeur ( dont La vie qui reste et La couleur noire n'existe pas, donc j'avais hâte de le découvrir.
Un roman évoquant le fascisme, sujet que je connais que très peu, puisqu'on suit Ettore 14 ans au début du récit qui en aura 17/18 à la fin. Un roman le suivant donc sur plusieurs années. Au tout début on apprend qu'il va rentrer au lycée, le lycée en Italie durant quatre ans et le collège quatre. Ce n'est pas un garçon très travailleur et ses profs sont assez surpris qu'il veuille aller dans un lycée général mais le garçon insiste. L'été juste avant son entrée dans la cour des grands, il se rend chez son ami Giacomo et ses grands-parents, le garçon ayant un an de plus que lui, mais faisant déjà bien plus homme que Ettore encore chétif et petit. Un complexe qu'il gardera jusqu'à ses premiers jours dans son nouvel établissement.
Pour se rendre dans son lycée, Ettore doit prendre un bus puis un métro pour un long trajet assez pénible. Sur place il découvre une foule de quelque mille élèves, se sentant encore plus inférieur qu'il ne se sentait déjà. Il retrouve Olimpia, la copine d'un de ses amis avec laquelle il a sympathisé durant l'été chez Giacomo. Il fera la connaissance d'un certain Giulio, ainsi que Alessandro et Roberto, des jeunes hommes le présentant à une certaine "Fédération", un endroit réunissant des jeunes gens dont les idées se rejoignent sur certains points. En clair ils sont néo-fascistes. Ettore ne comprend pas vraiment au début, ce que défendent ces jeunes garçons, mais par réel souci d'appartenance et de confiance en lui, il prend part à ces réunions, se renseigne sur pleins de sujets pour ensuite devenir un membre important de l'organisation.
Le temps passe, Ettore gagne en confiance alors qu'il distribue des tracts, est présent avec ses camarades à parler de ce qu'ils défendent, alors qu'il participe à des rassemblements et manifestations, portant fièrement la banderole. Ses notes baissent, ses professeurs s'inquiètent, sa mère aussi, devinant que son fils copine avec des gens peu recommandables n'hésitant pas à le traiter de "fasciste de merde". Ettore grandit, possède un scooter, peut donc se rendre plus rapidement au lycée ainsi qu'à la Fédération, s'éloigne finalement de cette dernière alors qu'un certain Lancia hurle dans une salle accueillant une rescapée de la guerre, qu'elle dit n'importe quoi, cette dernière restant choquée de l'intervention du jeune garçon qui finira finalement en prison. Ettore ne comprend pas, s'éloigne de l'organisation, passe son été seul, alors que ses parents pour le punir sont partis seuls à la mer.
Il fera sa première fois avec une fille avec laquelle il ne gardera pas contact, partira en Irlande pour une semaine en voyage scolaire, parlant bien anglais et sa faisant remarquer pour cette capacité, voyage formateur. Il reviendra chargé d'une énergie nouvelle, encore plus confiant, sa colère et sa détermination ne faisant que grandir. Un garçon plus jeune que lui du nom de Gabriele le prendra en exemple, alors même que Ettore se fait renvoyer du lycée quelques jours suite à une bagarre contre des lycéens le traitant lui et ses amis de "fasciste de merde".
C'est littéralement l'évolution d'état d'esprit de notre jeune ado, de sa personnalité, ses fréquentations qui changent, qui évoluent, mais sa colère grandissant toujours. Il aura des pensées violentes et mauvaises envers des filles et envers des garçons à qui il souhaite faire du mal. Un livre très prenant sur la jeunesse, la confiance en soi, la difficulté de trouver sa place, le réel besoin d'appartenir à quelque chose de plus grand que soi, quitte à ne pas le comprendre et à s'y perdre.
"Du mauvais côté" de Davide Coppo, 21.50€
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