Une petite lecture mignonne que j'ai lue avant sa sortie, dès que mon collègue l'a reçu. Je savais qu'il allait sortir bientôt et je m'étais donc préparée à jeter mon dévolu dessus. Après la bibliothèque, le café, le restaurant, la laverie, c'est désormais dans une papeterie que se déroule ce nouveau roman japonais sorti en France début mai. Comme souvent avec les romans de Michiko Aoyama, on suit cinq personnages dont l'histoire tourne autour d'un lieu autour duquel les personnages gravitent. Pour ce premier roman de Kenji Ueda que je lis c'est dans une papeterie dans le luxueux quartier de Ginza à Tokyo.
Ginza est en effet très réputé dans la capitale nippone pour être un quartier onéreux rempli de magasins de luxe, de restaurants chers et de boutiques de luxe. Un endroit sympa à faire quelques heures mais qui est loin d'avoir été mon préféré, même si vous pouvez trouver quelques pépites qui ne sont pas ruinantes. Pour ce roman comme souvent avec Nami on retrouve cinq personnages, qui cette fois-ci gravitent autour de la papeterie Shihodo, une élégante boutique très ancienne, existant depuis plus d'une centaine d'années. Un homme d'une trentaine d'années en est le propriétaire, Ken Takarada, adorant le calme de sa boutique, l'odeur du papier, et conseiller au mieux ses clients sur le matériel parfaitement adapté à la situation.
Dans le premier chapitre on découvre Rin Nitta un jeune homme souhaitant écrire une lettre remplie de ses sentiments pour sa grand-mère Natsuko, une femme qui l'a élevé. Il cherche le papier à lettres parfait, ne sachant pas comment partager ses sentiments forts envers cette femme qui a fait office de mère pour lui, dont la vraie mère est partie avec un homme refaire sa vie. Il prend son temps, aidé du propriétaire lui amenant même une tasse de thé particulièrement délicieux que déguste notre jeune homme. Il sort son style Mont Blanc que lui a offert sa grand-mère alors qu'il était enfant, et tente de mettre en ordre ses idées.
Ensuite c'est au tour de Yuri une jeune femme travaillant dans un club privé de Ginza, un établissement réputé dans tout Tokyo tenu par une certaine mama Fumi dont la renommée n'est plus à faire. Une femme gentille et attentionnée ayant pris sous son aile Yuri dès son arrivée alors qu'elle n'y travaillant qu'à mi-temps. Désormais étant une employée à temps complet, celle-ci est très connue parmi les membres qui fréquentent le club, mais souhaite écrire une lettre de démission à Mama Fumi, ayant eu une autre opportunité professionnelle. Elle ne sait pas comment s'y prendre, redoutant la réaction de celle qui l'a toujours aidée.
Nanami est une jeune lycéenne, se rendant dans le café de Ryoko à Ginza, établissement tenu par l'amie de sa mère à l'époque du lycée. Elle arrive en pleine après-midi après le service du midi, de sorte que Ryoko peut converser tranquillement avec elle alors que la jeune fille souhaite acheter un nouveau cahier pour son club de kyudo une discipline sportive se faisant avec un arc, pratique qui lui prend beaucoup de temps. Elle est la vice-présidente du club, s'étant amourachée du capitaine depuis avant même avoir commencé ce sport, un certain Morikawa Takumi. Elle souhaite racheter un carnet dans lequel tous deux consignent informations et éléments importants de leur pratique sportive, en ayant rempli déjà plus d'une dizaine. La jeune fille souhaite racheter le même modèle et pense à ses sentiments envers le garçon et comment lui annoncer. Ryoko ainsi que Ken l'aideront dans cette entreprise...
Ensuite c'est un homme âgé d'une bonne cinquantaine voire soixantaine d'années que l'on suit, apprenant subitement la mort de sa première femme Fujiko une femme rencontrée en voyage d'affaires alors qu'il se rendait à Singapour âgé de 30 ans. Notre protagoniste a créé sa propre entreprise qui grandit bien, a même engagé quelques employés et devant venir régulièrement rencontrer des partenaires d'affaires. Alors qu'il effectue son premier séjour là-bas il rencontre à la réception une jeune femme parlant aussi bien malais, mandarin qu'anglais en plus du japonais, son pays d'origine. L'homme tombe sous son charme et tous deux mangeront leurs repas du midi ensemble jusqu'à la fin de son séjour. L'homme lui enverra des cartes postales en attendant de revenir à Singapour. Puis tous deux retournent au Japon. L'homme se mariera une seconde fois puis une troisième, à chaque fois avec des femmes desquelles il restera proches une fois le divorce prononcé. Une situation peu courante au Japon où le divorce est encore que très rare et mal vu. Il aura quatre filles et le moment du récit raconte donc comment il vit la mort de sa première femme ainsi que l'éloge funéraire qu'il aimerait écrire.
Pour terminer c'est Gin, un homme ouvrant un restaurant de sushis, après avoir fait ses classes dans les cuisines d'un homme surnommé "le chef", ayant tout appris à Gin alors que celui-ci s'était enfui de chez lui sans diplôme et travail. C'est lui qui lui a donné sa chance dans sa cuisine et lui a fait confiance. Gin est ensuite parti dans la province du Kyushu rembourser des dettes qu'il avait avant de revenir à Tokyo pour y ouvrir son restaurant des années et des années plus tard. Il souhaite envoyer un carton d'invitation au "Chef" pour l'inviter à découvrir la cuisine qu'il propose dans son petit et nouveau restaurant. Une requête qu'il redoute, ayant lâché d'un coup son travail lors de sa jeunesse alors qu'il travaillait pour lui. Le chef l'ayant poussé à tout noter sur un carnet Rhodia concernant ses recettes, ses idées.. Habitude qu'il a ensuite gardée, cumulant des dizaines de carnets.
Chaque histoire concerne un article de papeterie spécifique, dont les personnages ont besoin à un moment T, Ken se faisant le confident de ses clients, envers lesquels il se fait un devoir d'écoute et de conseils. Un vraiment joli roman sur plusieurs situations plus ou moins tristes et touchantes auxquelles sont confrontées nos personnages ayant besoin de courage et d'un peu d'aide.
"La papeterie de Ginza" de Kenji Ueda, 20€
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