Ayant beaucoup aimé "Le beurre de Manako" de la même autrice Asako Yuzuki, j'avais hyperrrr hâte de découvrir sa nouvelle parution début avril, j'ai donc fait la demande du service de presse de ce roman que j'avais particulièrement hâte de découvrir. Lu en quelques jours, j'ai pu découvrir une nouvelle histoire, très différente de la première mais dans laquelle les femmes sont des personnages prépondérants et principaux du récit. Au tout début on suit Mao, une jeune étudiante vivant seule dans un petit studio, n'ayant plus de rapports avec ses parents et devant travailler à côté de ses études pour subvenir à ses besoins. Une jeune femme travaillant six jours sur sept devant tout allier de front si elle veut continuer la fac, et pouvoir continuer de payer son loyer.
Un jour alors qu'elle travaille dans le supermarché qui l'embauche, elle tombe en fascination devant Yotsuba Yamato une femme étant capable de vendre n'importe quoi aux clients, dotée d'un bagout et d'un dynamisme hors-norme. Un don qui fait fortement envie à notre jeune femme. Toutes deux se rapprochent, Yotsuba la prend en affection et l'invite même chez elle où elle lui prépare à manger. Agée d'une quarantaine d'années, Yotsuba a été fiancée mais jamais mariée et vit seule. Yotsuba apprend la situation assez précaire dans laquelle vit l'étudiante et lui donne des bijoux, afin qu'elle les vende et se fasse un peu plus d'argent.
Puis leurs chemins s'éloignent, Yotsuba ne revient pas au supermarché, Mao continue ses cours et son travail toujours avec sérieux et professionnalisme. Un jour elle rencontre Miako, une amie d'enfance de Yotsuba, de laquelle elle se rapproche. Miako lui apprend alors de nombreux éléments sur la vie de son amie. Comme quoi la famille de Yotsuba, les Yamato sont une famille riche, les grands-parents ayant créé un restaurant très réputé dans la ville de Yokohama type occidental, dans lequel se pressaient les soldats américains, avant de créer une marque de biscuits, Ribbon No Boshi, ayant pour emblème, le visage d'une petite-fille. On est alors en pleine explosion de la bulle économique nippone, le pays se porte très bien.
Toute la famille vivait dans une belle et grande demeure, le grand-père un homme bon et gentil, sa femme, leur fille Ichiyo la mère de Yotsuba ayant créé une agence artistique de femmes actrices, représentant entre autre ses ex-collègues, ayant été elle-même actrice. Et sa fille Yotsuba. Un jour elle rencontre Miako alors qu'elle est enfant, Miako dont le père est tailleur et tient le magasin "Goda tailleurs". Miako aime les filles, se prenant d'affection pour la fille d'amis de la famille Yamato, ainsi que d'autres jeunes femmes. On va apprendre qui était la fameuse petite fille sur les bisuits Ribbon No Boshi, Mai une enfant devenue barmaid dans un bar où se retrouvent Mao et Miako. Un drame s'est passé alors qu'elle était enfant, la famille Yamato s'étant alors donné comme devoir de prendre soin d'elle.
Mao de son côté grandit, continue ses études pour travailler dans le tourisme, nous sommes alors pré-covid, la situation du pays est bonne, le Japon est attractif pour les touristes. Elle parle bien anglais, aimerait vivre à l'étranger mais repousse ce rêve à plus tard. Elle commence à travailler finalement pour une marque de prêt à porter étrangère s'implantant au Japon proposant de bons matériaux séduisant les nippons. Un changement de voie professionnel suite au covid ayant laissé le pays dans un mauvais état au niveau touristique. Elle a toujours le stress de devoir rembourser son emprunt étudiant, dette s'allongeant sur quasiment vingt ans ( la crise du coronavirus l'ayant forcée à ne pas pouvoir travailler, repoussant encore plus l'échéance de sa dette). Elle vendra les bijoux de Yotsuba mais gardera une bague en jade ainsi qu'un collier en perle all-knot, une technique de création afin que les perles de tombent pas du collier même en cas de casse.
Son physique attirant la sympathie l'aidera dans son travail ainsi que ses relations sociales. Une femme ne se plaignant jamais, faisant tout pour que les employés qu'elle manage lorsqu'elle devient manager plus tard, se sentent bien.
Un roman vraiment chouette sur plusieurs générations, entre la période dorée de l'économie japonaise jusqu'au coronavirus puis après, dans lequel on suit quatre femmes d'âges et de passifs différents. Une belle histoire.
"La couleur des perles" de Asako Yuzuki, 22.50€
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