En début d'année dans cette vidéo, je disais que je me fixais comme objectif de cette année de lire plus en anglais. Un exercice que j'estimais plus difficile qu'il ne l'est réellement, j'en profite donc pour continuer dans cette lancée avec deux livres lus en anglais sur avril tout comme sur mars. Je suis retournée dans la très jolie librairie "Damn fine bookstore" à Lyon, la seule librairie anglophone, et j'ai acheté ce titre: "Natural beauty" de Ling Ling Huang, une violoniste professionnelle à New-York également écrivain qui a écrit ce roman dont la couverture m'a attirée. La responsable de la librairie m'a prévenue en me disant qu'il s'agissait un peu d'une dystopie. Effectivement on le remarque après plusieurs chapitres.
On suit donc notre narratrice dont on ignore le nom, dont le talent en piano est indiscutable, ayant étudié plusieurs années au conservatoire. Issue de parents chinois ayant émigré aux Etats-Unis pour une vie meilleure, notre jeune fille au début du roman a toujours vécu de façon modeste, ses parents donnant des cours de piano, des personnes travailleuses et déterminées à bien élever leur fille, et à lui transmettre leur passion de la musique. De bonnes valeurs que notre pianiste engrange des années durant, une rigueur qui l'aidera pour sa passion du piano.
Au conservatoire, elle étudie dur, se fait des amis mais également quelques ennemis, la jalousie étant courante dans ce milieu, d'autant qu'elle est vraiment très douée, attirant donc les convoitises. On lui fait rapidement comprendre qu'elle n'est pas à sa place, entourée d'enfants issus de condition assez haute, à laquelle elle n'appartient pas. Elle se prépare à une carrière professionnelle, toutes ces heures durant à répéter, à travailler sans relâche ne s'octroyant que rarement des pauses, et ne vivant pas la vie d'une jeune femme lambda. Ses parents ne lui rendent que rarement visite, très occupés par leur travail, d'autant que le transport coûte cher, se rendant quand même à quelques reprises à la représentation de leur fille dont ils sont très fiers. Notre héroïne se sent en décalage avec ce couple dont la mise n'est que modeste, contrairement aux parents des autres élèves. Sa mère porte une robe démodée et tous deux sont venus dans leur vieille voiture. Elle de son côté, achète des beaux vêtements et des choses chères avec l'argent durement gagné par ses parents. La culpabilité la touche lorsque tous deux se rendent dans son dortoir et voient tout ce faste auquel ils ne sont pas habitués. Tout au long du roman, la question de la condition sociale et des origines est très présente dans le récit.
Plus tard, notre protagoniste devra arrêter le piano et prendre un travail lambda, à la plonge dans un restaurant, usant ses belles mains occupées à effleurer autrefois les touches d'un piano, suite à la santé déclinante de ses parents. Elle n'a guère le choix, devant rapidement gagner de l'argent pour soutenir Ma et Ba qui l'ont toujours soutenue et encouragée enfant. Certains ne comprennent pas ce qu'elle fait les mains plongées dans l'eau à gaspiller son talent mais elle n'a guère le choix. Elle sera repérée par Saje dans le restaurant où elle travaille, une des deux fondatrices d'une entreprise bien particulière: Holistik, spécialisée dans les soins de la peau et la skincare. Elle la reconnait de son ancienne vie de pianiste et souhaite l'engager dans son entreprise. Notre protagoniste vit en colloc avec deux jeunes femmes jalouses d'elle, surtout Alice lorsqu'elle apprend qu'elle travaille chez Holistik, vue comme une entreprise et marque de rêve où pleins de personnes riches se rendent.
Désormais elle travaillera donc chez Holistik, dans la boutique qui vend pleins de produits pour hommes et femmes. En plus de Saje la vice-fondatrice, elle rencontrera Victor l'autre fondateur, un homme très influent, qui a même paru dans la fameuse liste Forber under 30 des personnes les plus influentes. Dirigeant de plusieurs sociétés, il met sa vie au service de la beauté et de la self-care. Elle voit directement à son visage qu'il a du subir plusieurs interventions chirurgicales, son visage n'étant pas humain. Notre ex-pianiste fera la connaissance de Lilith, une jeune femme à la beauté irréelle, tout comme les deux dirigeants et toutes les personnes travaillant pour l'entreprise. Elle-même étant très jolie, au fil du roman, sa beauté se transformera au fur et à mesure qu'elle prendra des produits de la marque. C'est là que la partie dystopique commence car ces produits ne sont pas des produits classiques...
Un jour elle fera la connaissance de Helen, la sœur jumelle de Henry, un garçon avec lequel elle couchera, tombant sur elle par hasard. Une amitié qu'elle continuera d'entretenir, Helen étant très amie avec Lilith, cette dernière regardant d'un mauvais œil la nouvelle employée... Les trois comparses font pleins de sorties ensemble dans des lieux en vue et chers, que notre narratrice ne peut guère se payer. La question de la scission sociale revient alors sur le tapis. Tout en travaillant chez Holistik, elle s'enquière régulièrement de l'état de santé de ses parents dont la santé a fortement décliné, ils sont maintenant proches de la sénilité, et plus capables de grand chose... Elle doit régler ses dettes rapidement, harcelée par une employée de l'établissement dans lequel ils logent.
Elle continue d'utiliser les produits Holistik, ceux-ci la transformant petit à petit, ses cheveux s'éclaircissant, ses traits asiatiques disparaissant.. On lui suggère de prendre un nom américain pour ne pas choquer les clientes et pour qu'elle soit plus facilement incluse, apprenant que beaucoup d'employées ont des noms à consonance asiatiques alors que leurs visages ne le suggère pas du tout... Mais que se passe t-il chez Holistik? Je ne vais pas vous en dire plus, mais plusieurs évènements marquants et dérangeants surviennent dans le roman.
Un roman vraiment prenant sur la beauté et ses limites, la famille, la transmission de la passion, l'importance de la classe sociale, pour une lecture hyper intéressante traitant de pleins de sujets. J'ai beaucoup aimé.
"Natural beatuy" de Ling Ling Huang, dans les 13/15€
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