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Ce refrain qui te plaît

 Le tout premier livre de la rentrée littéraire automnale 2025 que je lis, avec "Ce refrain qui te plaît" de Nadège Erika, autrice de "Mon petit" sorti en poche que j'ai dans ma bibliothèque sans l'avoir encore lu. Aussitôt reçu le service de presse à la librairie, aussitôt commencé. Je n'avais encore rien lu d'elle, je ne lis pas souvent de titres de chez Harper Collins, c'était donc l'occasion. Lu en quelques jours à la librairie et dont j'ai terminé les dernières pages chez moi, ce roman était puissant.

Comme je l'avais déjà commencé avant qu'on reçoive le bon de commande, j'ai directement su la quantité à mettre. Bref, pour ce roman donc, Nadège Erika, dont le premier roman fut inspiré sa propre histoire, parle cette fois-ci en sa qualité d'éducatrice spécialisée de pas mal de sujets en rapport. Son personnage, Kora, la quarantaine a un fils de 23 ans, Sol. Mère célibataire, ayant quasiment toujours élevé son fils seule, le père étant un homme violent et ayant divorcé, elle travaille en tant qu'éducatrice spécialisée pour des jeunes en difficulté. Elle vivote dans un tout petit studio qu'elle partage avec son fils. Le jumeau de celui-ci étant décédé alors tout petit, ayant causé un profond traumatisme à la mère et à son jumeau rescapé, Sol.

Kora est une femme assez battante, ne se laissant pas démoraliser et continuant de se battre malgré les difficultés qu'elle peut rencontrer. En effet, dans son travail elle doit aider des jeunes dans des situations vraiment peu simples, devant gérer beaucoup de travail, des appels en veux tu en voilà pour aider ces jeunes. Mais un jour elle apprend que son propre fils est interné en psychiatrie à Maison-Monso une structure spécialisée l'appelant un jour pour lui faire part de la nouvelle. Kora n'en revient pas. Certes son fils s'est renfermé, elle ne le voyait plus beaucoup, il paraissait apathique ou bien euphorique, mais elle n'aurait jamais pensé... Bien qu'elle soit la mère, son fils étant adulte, Sol peut refuser de la voir, ce qu'il fait. On découvre alors crescendo l'absurdité d'un système médical en perdition, entre l'impossibilité d'un diagnostic médical sur la maladie de son fils, les contradictions du personnel soignant, les conditions de vie et j'en passe. 

Cette situation, de trouble médical durera des années, durant lesquelles Kora sombrera moralement et physiquement. Ses journées s'enchaînent selon le rythme de son fils et l'évolution de son état. Elle lui rend visite à Maison-Monso, parfois tous deux ont des conversations normales, parfois il refuse de la voir, parfois il est tellement dans le coltar qu'il ne répond pas. Elle fait la connaissance "d'amis" de son fils également internés comme lui. Elle trouve du soutien auprès de mamans dont les enfants sont également internés. Les médecins lui font part de la grosse prise de cannabis de la part de Sol, responsable de son état apathique. Persuadée qu'il y a plus, Kora insiste mais on lui répond mordicus que son fils n'est pas schizophrène et qu'il n'est donc pas réellement malade ce dont doute Kora...

Des années durant, la mère et le fils vivent une réelle errance médicale. Kora s'alimente mal, elle rate le travail, se bat pour son fils alternant entre moments de prise en charge psychiatrique et moments de vie chez elle. Or, il disparaît rapidement, n'ayant plus de nouvelles des semaines durant, ayant seulement quelques bribes de vie de son fils via les réseaux et ses amis acceptant de lui donner des informations. Kora se ronge les sangs sur la vie et la santé de son fils n'ayant pas l'air de s'améliorer. Elle le retrouve dans des états graves et lamentables sans que le personnel de Maison-Monso ne semble s'en inquiéter outre-mesure. 

Heureusement Mina, travaillant avec elle est là pour elle, la seule se préoccupant un tant soit peu d'elle, le reste de son entourage ne proposant même pas leur aide ou leur écoute. Kora est seule et elle l'a bien compris. Tout le récit concernera son fils Sol dont l'état ne fait que faire le yo-yo, en même temps que la santé de Kora se détériore. Les rares interactions que la mère et son fils ont, sont mesquines et violentes de la part du fils, en voulant à sa mère d'aller bien, du moins c'est ce qu'il croit, tandis que lui sombre. 

C'est également une réelle critique du système, l'autrice connaissant bien le milieu puisqu'elle y travaille, entre le manque de moyens, le désintérêt de certains, comme une femme en particulier du personnel médical préférant discuter et fumer des clopes plutôt que de réellement s'intéresser aux cas de ses patients. Malgré la pénibilité des sujets évoqués, le roman est drôle, avec des répliques ou des réflexions apportant de la légèreté au récit comme le surnom que donne Kora à la fameuse femme du corps médical inutile la surnommant Vermathe, s'appelant en vérité Marthe. Parlant de "la tchin-tchin gratuite d'Afflelou" d'un médecin souhaitant l'interner elle aussi en psychiatrie. 

Un roman fort, véritable reflet d'un système qui va mal, de la psychiatrie, l'errance médicale, de la maladie mentale. Une écriture forte, une lecture importante, bref je vous le recommande.



"Ce refrain qui te plaît" de Nadège Erika, 19.90€

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