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Les enfants du silence

 "Les enfants du silence" est issu d'une histoire vraie, s'étant réellement déroulée en Corée du sud. L'autrice a interrogé les personnes concernées pour écrire ce roman. Je n'imagine pas à quel point cela a dû être difficile pour elle, étant tombée malade à plusieurs reprise lors de la rédaction. Qu'est ce que je la comprends. Je peux vous dire que j'ai passé un drôle de moment en lisant ce livre que je souhaitais lire depuis longtemps et que j'ai emprunté au vol avant d'être retourné à l'éditeur. Une de mes premières lectures de 2024 m'aura marquée c'est certain. On suit Kang Inho, un homme qui suite à une faillite, se retrouve dans une petite ville, où il va enseigner afin de gagner un peu d'argent. Grâce à sa femme qui a eu du piston pour ce poste, l'homme laisse sa femme et sa fille à Séoul pour ce contrat en CDD. En arrivant à Mujin, il traverse du brouillard inlassable avec un drôle de pressentiment. Celui que quelque chose se trame par ici... 

Cette certitude va se renforcer alors qu'il entre pour la première dans cet institut fondé pour des personnes sourdes, des décennies auparavant par un homme, dont les fils tiennent actuellement les rênes de l'établissement. Inho rencontre alors des professeurs pas très sympathiques, qui ne savent même pas parler la langue des signes pour certains... Comment peuvent donc t'ils enseigner à leurs élèves? Inho est ahuri et va se rendre compte de la violence que vivent ces enfants. En plus d'être laissés pour compte par ceux qui sont censés leurs transmettre le savoir, ils subissent de réelles violences psychologiques par ce dédain envers eux, en plus de violences physiques et sexuelles. A peine arrivé, notre nouveau professeur apprend qu'un garçon vient de mourir percuté par un train. Lors de son premier cours, un élève se met à pleurer en disant que son frère vient de mourir de la même façon... Il s'agit de son grand frère. Inho se prend en pleine face les conséquences de ce handicap qu'est la surdité, le courage de ses enfants qui vivent loin de leurs familles parfois elles aussi handicapées ou pauvres, et sont aux mains mauvaises de ceux qui dirigent l'école Jae-ae. 

Certains élèves se méfient de lui à première rencontre mais se détendent quand ils se rendent compte que Inho a appris quelques signes pour communiquer au mieux avec ses élèves. Plein de bonnes intentions, il va se mettre en quête de découvrir ce qui se cache dans cette école. Yeon-du, âgée de 14 ans va lui partager les violences qu'elle vit régulièrement depuis des années de la part des deux frères qui dirigent l'établissement. Une scène a particulièrement marqué notre professeur, en voyant la jeune fille enfermée dans les toilettes à hurler. Il apprendra alors qu'elle se faisait violer, alors qu'il était derrière à ne rien faire... Yuri, du même âge mais qui en plus présente du retard mental en plus de son déjà lourd handicap de surdité, amène alors Inho à l'internat où Yeon-du se fait violenter par une des responsables de l'internat. Inho arrête la scène tout de suite avant de profondément s'inquiéter pour ces enfants. 

Il apprendra par la suite avec l'aide de Yujin, une ancienne amie que Yuri, Yeon-du, le grand frère de celui qui s'est fait écraser par un train Minsu, et d'autres sont les victimes régulières de ces chiens. Ainsi que le petite frère de Minsu qui s'est suicidé suite à cette agression. Inho et Yujin désemparés mais souhaitant rétablir l'ordre le plus vite possible tentent de faire entendre les voix des enfants afin qu'ils soient punis. Cependant le brigadier-chef fait trainer et ne semble pas très motivé à l'idée de punir les responsables influents. Yujin se heurte à la débilité du système qui la renvoie de service en service, nulle personne n'ayant envie de s'en occuper... 

L'affaire va rapidement être portée au tribunal, après avoir filmé les enfants en train de raconter les atrocités qu'ils ont vécues. Ces scènes sont d'ailleurs très difficiles à lire, présentant ces enfants innocents raconter à Inho, Yujin et l'interprète le calvaire vécu. Yujin décide de filmer le récit et d'envoyer tout ça à la presse. L'affaire commence alors à prendre de grosses proportions avec le début d'un procès. Les jumeaux et l'autre inculpé apparaissent alors tout penauds pour se faire plaindre, l'un d'entre eux appartenant à une église influente qui vient lors du procès soutenir l'accusé. Les enfants reprennent alors leurs témoignages lors de séances éprouvantes tant pour le lecteur que le reste de l'assemblée au tribunal. Pourtant malgré l'émotion et la gravité de l'affaire, le juge reste intransigeant naviguant entre les victimes et les accusés. Plusieurs situations injustes surviennent alors, mais le procès continuent, accompagné de preuves tangibles. Cependant, la partie des accusés en profitent pour se rendre dans les familles des victimes afin de leur faire signer des accordes pour qu'ils abandonnent les charges contre de l'argent... Inho et Yujin tiennent bon, bluffés du courage de ces enfants. Inho n'est pas dans une situation facile car sa femme ne comprend pas son dévouement, et souhaite qu'il ne fasse pas de vagues. Il va être alors tiraillé entre son amour et cette envie de justice pour ces enfants qui n'ont rien demandé. 

Une histoire vraiment très difficile, une des rares où j'ai pleuré récemment, qui m'a profondément touchée. Le fait que le sujet choisi soit une histoire réelle apporte encore plus d'émotions à ce récit. Il faut savoir que suite à la sortie de ce livre, de nouvelles lois ont été votées pour renforcer la protection des handicapés contre ce genre de violences. Parfois l'art et la littérature peuvent avoir du poids. 


"Les enfants du silence" de Gong Ji Young, 9.50€

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