Les derniers jours de l'apesanteur

 Second titre de la rentrée Gallimard que je lis avec très certainement le plus drôle de tous, le dernier Fabrice Caro "Les derniers jours de l'apesanteur". Ayant lu et adoré "Journal d'un scénario", ayant reçu "Fort Alamo" mais ne l'ayant pas encore lu, j'avoue avoir eu très hâte de découvrir celui-ci dont j'avais demandé un exemplaire pour moi. Gentiment reçu, j'étais très excitée à l'idée de le découvrir. Je m'attendais encore à des situations complètement loufoques et bien trop géniales. Clairement je n'ai pas été déçue, l'ayant commencé un soir et l'ayant terminé d'une traite le lendemain dans l'après-midi au boulot. Ces périodes creuses estivales (au moment où j'écris) auront au moins été l'occasion d'avoir eu du temps pour lire. 

Après la lecture de "Quitter la vallée" que j'ai adoré mais qui n'était pas hyper gai, j'avais envie d'une lecture plus légère et fun, eh bien j'ai été servie! Jamais déçue avec Fabrice Caro, j'ai adoré ce roman se déroulant dans les années 80, qui m'a beaucoup fait rire, et duquel j'ai relevé quelques répliques particulièrement géniales! On suit donc Daniel 17 ans, l'année de son bac à la fin des années 80. Il forme une bande avec ses deux meilleurs amis, Marc et Justin, le premier aimant bien une fille à laquelle il offre une playlist enregistrée sur une cassette, Sandrine Moynot, et le second aimant bien une fille embrassée à une soirée, avec laquelle il ne sait pas s'il est ensemble ou pas. Daniel quant à lui est toujours amoureux de Cathy Mourier désormais avec un autre garçon ayant beaucoup de mal à l'accepter.

Daniel vit donc sa petite vie de lycéen dans les années 80 avec ses potes, sa famille, son bac à réviser et son ex petite-amie de laquelle il ne s'est pas remise. La popularité au lycée, lui et ses potes copiant l'allure de certains mieux lotis comme Thomas Mathieu, débarquant un jour au lycée avec des béquilles suite à un accident de moto. C'est cool un accident de moto, ça veut dire que le gars a une moto, et qu'il part en week-end avec. C'est moins cool quand ledit gars accapare l'attention de toutes les filles. 

Un jour le lycée apprend la mort d'un gars de terminale que Daniel connaissait de vue et cette annonce devient alors l'occasion pour tout un chacun de gagner des places dans "le top souffrance", Chacun y va de son anecdote avec le défunt, parfois certaines étant totalement hors propos ( ce moment du récit est très drôle) " Je m'attendais à tout moment à des rapprochements tels que une Ford Escort, c'est dingue, mon oncle a une Ford Fiesta. La phrase revenant le plus souvent a été de dire que samedi encore j'étais au téléphone avec lui", Daniel se faisant la réflexion que si tout le monde a bel et bien eu le défunt au téléphone le jour de sa mort, sa journée aurait duré plus de 24 heures. Chacun essayant de montrer sa proximité avec le défunt.

Daniel va donner des cours à une certaine Béatrice Rigaud dans la classe de son petit frère se la jouant métalleux ( son frère). Ces cours réguliers permettent à notre jeune héros d'avoir un peu d'argent, même s'ils ne s'avèrent pas très efficaces pour l'ado muette. A chaque cours Daniel vit une drôle de situation avec la mère de Béatrice ainsi que des apéritifs forcés avec les deux parents. Un peu plus tard, un autre ado du lycée disparaît.

Ce roman est le récit des cours avec différents professeurs, le dessin d'un vagin, imaginant la zone du point G en cours, les soirées dans lesquelles les trois amis boivent d'un coup pour gagner en confiance en eux, les filles, le stress du bac approchant, le récit étant toujours ponctué de situations loufoques et géniales et de répliques qui m'ont tuée de rire. Comme le jour où des correspondantes allemandes arrivent au lycée "Toutes les mêmes ces allemandes et que ça ne l'étonnait pas qu'elles aient porté Hitler au pouvoir" page 158. Ou par exemple quand Daniel prétend comprendre un scandale actuel en discutant avec Cathy Mourier disant "J'avais du mal à comprendre pourquoi cet homme était foutu parce que nous étions dans la rue, d'autant que nous n'étions pas vraiment dans la rue mais dans la cour du collège". 

Bref la vie d'un ado des années 80, un récit génial et drôle que je vous conseille largement vivement de découvrir si vous voulez rire.

"Les derniers jours de l'apesanteur" de Fabrice Caro, 20€