Mettre au monde

 Premier titre de la rentrée littéraire automnale 2025 Flammarion. L'année dernière les deux titres que je vous avais proposés en vidéo étaient très loufoques, la première partie de la vidéo que je vous avais proposée, et cette année, rien à voir. Deux titres assez sérieux ( comme je lis le second en ce moment même). Pour celui dont je vous parle aujourd'hui, "Mettre au monde" de Cloé Korman, ce roman parle de corps, de réappropriation de son corps, d'être femme, mère, le choix à disposer de son corps. Un roman écrit par une femme et pour les femmes, mais pas que. 

Dans ce roman on suit deux femmes principalement: Jill, sage-femme dans un hôpital de la banlieue parisienne, enchaînant les gardes de nuit tout en jonglant avec ses fils et sa mère les gardant quasiment chaque jour. En effet, avec son emploi du temps décalé, Jill rentre les matins souvent, se couchant alors que ses enfants se rendent à l'école, ou alors attend sa mère le matin pour qu'elle amène ses petits-enfants à l'école, Jeanne elle-même n'étant pas en grande forme physique. Jill aime profondément son métier, accoucher les femmes et mettre au monde des bébés, enchaînant parfois sur une garde, trois à quatre naissances plus ou moins difficiles. Elle a hâte chaque jour de retrouver ses patientes et l'activité intense des salles d'accouchement, nous livrant aussi la suppression d'unités de maternité, de postes et tant d'autres éléments responsables de la détérioration de ses conditions de travail. 

De son côté, Marguerite a la quarantaine vit sa vie, sans attaches et sans enfants, travaillant en vue d'un colloque sur la loi Veil et étudie l'histoire des avortements illégaux. Elle vit sa vie, a une aventure avec un certain Sam travaillant lui aussi sur une thèse, mais n'étant pas toujours à Paris, ils vivent donc leur aventure un peu en dilettante. Notre quarantenaire vit aussi une relation charnelle régulièrement avec Karim, le propriétaire d'un restaurant. 

Deux femmes, deux vies, l'une accoucheuse et vivant la frénésie des gardes tandis que l'autre a une existence plus libre libérée des carcans sociaux, jusqu'au jour où elle attend un bébé, ne sachant pas de qui. Un vrai questionnement sur la femme moderne, la parentalité, être mère et le fait de mettre au monde. L'autrice s'est beaucoup renseignée pour écrire ce roman, notamment grâce au personnel médical de la maternité de la Pitié Salpêtrière. 

"Mettre au monde" de Cloé Korman, 21€