Premier roman de la rentrée littéraire L'iconoclaste que je vous présente par ici, ayant eu hâte de découvrir les nouveautés de cette saison. J'ai beaucoup aimé deux des titres sur les trois sortis l'an dernier, j'avais donc bien hâte encore cette année de découvrir la sélection. "La bonne mère" de Mathilda di Matteo est son premier roman. J'aime beaucoup les premiers romans, il y a une sorte d'affect particulier avec les premiers romans, j'ai donc commencé par celui-ci chez L'iconoclaste. Lu en à peine deux jours, j'ai adoré cette lecture. Plein d'humanité, on rit, on est émus, vraiment une très chouette découverte.
Le récit alterne entre les points de vue de Véro, secrétaire à Marseille, mariée au "Napolitain", son mari Joseph comme elle l'appelle, chauffeur de taxi. Tous deux ont eu Clara, leur fille calme et réfléchie ayant voulu aller étudier à Paris. Leur fille est l'exacte opposée de Véro qui adore les vêtements voyants, le rouge, le léopard et tout ce qui brille. A contrario, Clara fait plus "parisienne" et intellectuelle. Le récit est donc une alternance de points de vue entre la mère et la fille que tout sépare, les chapitres du point de vue de Véro sont ponctués de "y a " d'expressions drôles comme "la mioche " le canin" ou "le girafon" pour désigner Raphael le petit ami de sa fille. Une femme franche, qui a du bagou et qui n'hésite pas à le partager. Elle parle du contrôleur du train qui amènera sa fille jusqu'à Paris en disant " le gros pédé", pas classe c'est certain, ou encore "sourire de constipée".
Clara quant à elle est plus pondérée, sérieuse, n'aime pas se faire remarquer, se demandant comment elle peut provenir de sa mère. Elle dit de sa mère "ma mère s'habille au superlatif. C'est très court, très rose, très pailleté. Elle aime rajouter des couches et des brillances". Clara qui essaye de se faire une place à Sciences Po Paris où elle côtoie des filles et des fils de riches, environnement duquel elle n'est pas coutumière, essayant de gommer son accent et de se faire accepter, copiant les mimiques, attitudes et accoutrements des uns et des autres. Certains ne se laissent pas berner et elle sera étiquetée comme " la fille de la cagole". On a pleins de scènes de flashback entre la mère et la fille pour en apprendre plus sur l'une comme sur l'autre entre Clara se faisant toute discrète et Véro au contraire qui aime qu'on la voit et n'hésite pas à remettre à sa place "le napolitain" quand il exprime trop son avis.
Véro vit sa vie comme elle le sent, elle se balade nue, même si l'ami de son mari, Christophe vient régulièrement et la voit dans cette tenue, Clara quant à elle tente de faire durer sa relation avec Raphael, de se faire accepter dans son monde bourgeois, le jeune homme côtoyant des hommes et des femmes étant contre l'avortement, contre les relations avant le mariage, et la jeune fille devant arrêter l'alarme de sa pilule lors d'un repas ou faire chambre à part avec Raphael lorsqu'elle est invitée dans la maison de famille pleine d'amis de son copain.
C'est la vie de Véro et de Clara. Séparées par 800 kilomètres, si différentes mais en même temps si proches. L'amour d'une mère et d'une fille. On a l'impression de lire deux livres différents tant l'écriture est aux antipodes selon les points de vue. Un roman plein d'humanité dans lequel on rit, j'ai relevé beaucoup de phrases et de mots drôles de la part de Véro, et au contraire, des situations plus existentielles, de souci d'appartenance, d'amour, de questionnements par rapport à cet amour, cette sensation de ne pas appartenir, la difficulté de trouver sa place tandis que Véro semble avoir complètement trouvé la sienne, bien que le mot "cagole" la concernant la poursuive. A lire d'urgence!!
"La bonne mère" de Mathilda di Matteo, 20.90€

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