Accéder au contenu principal

Glamour sur la 5ème avenue

 Un livre que j'ai emprunté en service presse, remarqué à sa jolie couverture. A première vue, j'aurais dit qu'il s'agissait d'un livre de type comédie similaire au "Diable s'habille en Prada" ou "L'accro du shopping" mais non. L'histoire n'est pas si légère et feel-good. L'autrice a choisi de parler de la vie de Estée Lauder, fondatrice de la fameuse marque et encore actuellement de l'énorme industrie cosmétique qu'elle a créée. Elle a mélangé quelques éléments fictifs à des éléments réels, et j'ai trouvé très intéressant d'en apprendre plus sur la vie et le début de la création de cet empire. 

Le roman évoque plusieurs sujets principaux, comme la vie dans un New-York des années 30, un an après le fameux krach boursier de 1929, la vie des femmes à cette époque, la période d'avant guerre, et met la lumière sur deux femmes pionnières, indépendantes et ambitieuses. On y suit en effet Gloria, notre personnage principale, cadette d'une famille aisée, dont le père vient d'être incarcéré suite à des malversations. Celui-ci évoque la crise financière qui a frappé le pays de plein fouet, mais elle ne le croit pas. Elle ne fait que penser à tout cet argent qu'a eu sa famille, l'argent des autres qui leur a rendu la belle vie, mais a détruit des familles. Elle s'éloigne donc de sa famille vivant à Poughkeepsie, pour aller vivre seule à New-York, seule membre de sa famille refusant de rendre visite à son père duquel elle était très proche. Un jour alors qu'elle est dans un salon d'esthétique à changer de couleur de cheveux, une femme lui dit que la couleur de son rouge à lèvres ne lui sied pas du tout. Cette femme, qu'elle ne connait pas encore, c'est Estée. Une certaine Estée Lauder, à l'époque inconnue. 

Elle parcourt les salons de beauté pour vendre ses crèmes visage hydratantes, ses huiles démaquillantes et nettoyantes. Mariée à Joe, et ayant un enfant de 5 ans ensemble, Estée est une femme moderne, faisant tourner le ménage avec ses quelques revenus. Elle est persuadée de la supériorité de ses produits sur le marché, et ne lâche rien. Elle travaille avec acharnement pour faire connaître ses produits à tout prix, quitte à passer des heures à faire elle-même ses produits dans sa cuisine, aidée de Joe, à écumer les salons de beauté, et à faire des démonstrations à des femmes, dans l'espoir de vendre ses produits. Gloria assiste à cette passion qui anime cette femme de laquelle elle va devenir proche. Gloria quant à elle doit absolument trouver trouver un travail pour survivre, la crise ayant touché tout le monde. Même Estée, dont la famille était aussi aisée que Gloria, venant de Vienne en Autriche, et devant maintenant se débrouiller. Les deux femmes partagent cette perte de richesse, Estée âgée de bien 35 ans, bien que mentant sur son âge, et Gloria de 21 ans au début du récit. 

On les suit durant plus de 15 ans, période de suite du krach boursier, d'avant guerre, de guerre et de post-guerre. J'ai trouvé vraiment intéressant de les suivre sur autant de temps, pouvant facilement s'attacher aux personnages, et cela permet de voir leur évolution, sur fond historique que l'on connaît. A peine rencontrées, Gloria obtient un travail de shampouineuse dans le salon de Darlene, chez qui elle était allée se faire ses cheveux. Peu habituée à travailler et à donner de sa personne, elle ne va pourtant pas avoir le choix. Estée de son côté continue inlassablement avec passion et sympathie de convaincre des femmes de l'intérêt de ses produits. Gloria emménage chez un couple, et vit chez eux durant un moment. Le loyer est bas, ce qui lui permet de pouvoir vivre un minimum. Elle entame une liaison avec un autre pensionnaire, femme alors libérée. Darlene ne peut alors plus la garder. Gloria accompagne alors Estée jusqu'à Miami, où elle garde son fils, en attendant que le business de son amie prenne forme. Elle ne reçoit pas tout de suite son salaire, et vit au jour le jour précairement, avant de trouver un travail chez Saks 5th avenue, le fameux grand magasin de luxe new-yorkais. Elle devient alors vendeuse et va s'avérer être très douée. Elle touche alors du doigt littéralement des étoffes, et son passé luxueux, qu'elle a perdu. Elle a changé son nom de famille pour ne surtout pas être apparentée à cet escroc qu'est son père dont les journaux parlent. 

Elle travaille beaucoup, adorant son travail, et côtoyant la bourgeoisie toute la journée. Elle découvre alors les privilèges réservés aux riches, dont elle aussi faisait partie. Elle gagne alors un peu plus qu'avant et se permet quelques sorties au restaurant, et au bar accompagnée de Estée, ou Bobbi, une amie artiste créant des tableaux en peau de banane de la pension où elle vit. Elle refuse toujours de renouer avec sa famille, étant qu'en contact rare avec son frère. Les années passent, son travail évolue, Estée, réussit de plus en plus à percer, accompagnée de son acharnement, d'un réel don pour la vente, et bien entourée, de bonnes vendeuses, et d'amour, de son mari de Gloria... Une routine débute alors, la création des produits pour Estée, toujours la même, des dimanches à déjeuner chez Estée pour Gloria... 

Un jour, Gloria rencontre un homme, un client, Edward, un homme bon, duquel elle va tomber amoureuse. Finies les histoires légères, place à quelque chose de sérieux. Pourtant elle ne s'autorise pas à être elle-même à 100% et à vouloir être heureuse...  

Les années passent, la guerre débute, ce moment de l'histoire étant d'ailleurs que largement secondaire dans le roman, les Etats-Unis étant largement épargnés par la tragédie qui touchait l'Europe. Certes des hommes doivent aller combattre, mais les femmes sont largement épargnées, sûrement parti pris du récit. Il y a quelques scènes où Estée et Gloria vont aider un peu à l'effort de guerre mais c'est tout. Estée, en profitant pour vendre ses crèmes et son maquillage aux femmes attendant leurs maris. Lorsque le travail de Gloria évolue et qu'elle obtient plus de responsabilités, Estée en profite pour insister à  rentrer chez Saks, lieu où se côtoient des grandes marques de cosmétiques comme Helena Rubinstein, Revlon ou Elizabeth Arden, alors ses ennemis, car elle estime que leurs produits sont moins bien que les siens. La conquête des Etats-Unis continue alors pour Estée.

Une histoire franchement intéressante sur deux femmes fortes de l'époque, qui font un peu figure d'exception, renversant les clichés de la femme ménagère ou faisant seulement du shopping si issue d'une famille fortunée. Le contexte historique évoluant au travers des années, nous plonge dans l'ambiance de l'époque, peut être un peu romancée et édulcorée mais tout de même loin d'être toute rose. J'ai passé un très bon moment de lecture en lisant ce roman, dans lequel on apprend pleins de choses.




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La soeur disparue

 Quel plaisir de partager avec vous l'avant dernier tome de la saga des "Sept soeurs" de Lucinda Riley! Je dis l'avant dernier car normalement un huitième est prévu concernant l'histoire de Pa Salt, aka Atlas, le père des sœurs. J'espère juste que l'auteur a eu le temps de l'écrire avant de s'éteindre l'année dernière... Chose que j'ai d'ailleurs apprise en commençant le roman, ça m'a vraiment rendue triste.  Si vous n'avez jamais entendu parler de la saga des Sept soeurs de l'auteur irlandaise Lucinda Riley, je vous invite à lire mes articles précédents sur les six précédents romans, car il s'agit d'une saga, ils se suivent donc. Le pitch rapidement, un vieil homme de plus de quatre-vingts-ans a adopté six filles, issues de ses voyages qu'il élève à Genève en Suisse dans une magnifique maison. Les six sœurs sont élevées également par Marina, appelée Ma, leur gouvernante/nounou française qui les considère comme

10 romans qui se déroulent à New-York

J'ai eu l'idée de vous parler de romans que j'ai beaucoup aimés, se déroulant dans ma ville de coeur. J'ai réfléchi, certains titres me sont venus rapidement, j'ai dû fouiller dans ma bibliothèque pour en dénicher d'autres, et taper le mot-clé "New-York" sur mon blog afin de trouver les autres. Elle sert bien cette barre de recherche en haut à droite du blog. N'hésitez pas à vous en servir. Chaque article est libellé et vous pouvez tout retrouver facilement. Du coup, j'en ai fait une vidéo , puis je me suis dit que je pouvais en faire une sorte d'article. Je ne vais pas écrire des tartines, mais j'avais envie de vous présenter un peu à l'écrit ces 10 romans que j'ai beaucoup aimés dont l'histoire se passe dans la Grosse Pomme.  Je les ai réunis par thèmes principaux, en ayant trouvés quatre. J'ai fait quasiment un article pour chaque livre dont je vous parle. A chaque fois je mettrai un lien vers l'article en

L'analphabète qui savait compter

 Le fameux roman dont je vous parlais dans mon dernier article sur le blog, que je lisais en parallèle de "L'institut' de Stephen King. Un petit roman pas très long, écrit par le fameux Jonas Jonasson connu surtout pour son "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire", premier et seul autre roman que j'ai lu de l'auteur. D'ailleurs jamais terminé. Car l'idée était là: fraîche et originale mais c'est un peu trop parti dans tous les sens, ce qui m'a fait décrocher de ce roman toujours inachevé jusqu'à présent.           Pour "L'analphabète qui savait compter", le style de l'auteur reste présent, tout aussi original et unique, mais j'ai un peu plus accroché que pour son autre roman. La fantaisie était tout de même bien présente ahah, clairement.  On suit donc Nombeko, orpheline noire issue d'un quartier défavorisé de Johannesburg, qui au début du roman n'est encore qu'une enfant et s'occupe d