Accéder au contenu principal

Bonne nuit maman

 Quand mon collègue a trié ses rayons il m'a dit "c'est ta dernière chance de lire Bonne nuit maman, tu le veux?". Comme il m'avait parlé de ce polar coréen, qui allait finir en retour chez l'éditeur j'ai sauté sur l'occasion. J'étais encore sur le service presse du dernier Thilliez, dont l'article viendra plus tard, comme il ne sort que le 2 mai, et j'en ai profité pour commencer ce polar durant ma pause midi. Je l'ai continué ensuite un peu au travail pour le terminer chez moi un dimanche. Clairement le jour de la semaine où je peux terminer un livre, ou même en lire un entièrement comme avec "Le gardien des souvenirs" de Sanaka Hiiragi. J'aime beaucoup les livres coréens et japonais vous le savez depuis le temps, qui sont généralement plutôt des histoires critiques envers la société, pour mal de coréens que j'ai lus, et des histoires mignonnes pour les japonais. Cependant, les deux pays ont aussi de bons auteurs en polars, pour nous plonger dans des univers totalement différents, ce qui est fortement appréciable. 

Autant j'ai lu les deux Yusuke Kishi avec "La leçon du mal" et "La maison noire" qui sont de sombres polars japonais, autant pour les coréens, j'ai moins lu de littérature du type polar, thriller, j'avais donc hâte de découvrir le fameux "Bonne nuit maman" dont mon collègue m'avait parlé plusieurs fois. Le titre coréen est exactement le même, aucune modification. Le roman de 300 pages parle essentiellement de la maltraitance chez les enfants, un sujet guère sympathique, mais pourtant véridique. J'ai trouvé intéressant que l'autrice parle de ce sujet, d'autant plus en Corée, où la pression sociale est telle qu'elle mène souvent à la dépression et au suicide, et que les personnes sortant de la norme sont très mal vues et incomprises en Corée. 

On suit donc Seon-gyeong, criminologue et professeure dans une université de Séoul. Elle est un jour sollicitée par un détenu du nom de Byeong-do, accusé du meurtre de plus d'une dizaine de femmes, incarcéré et condamné à mort. Petite note de moi à vous, je m'étais renseignée sur la peine de mort encore en vigueur en Corée, cependant, aucune condamnation n'a eu lieu depuis le 30 décembre 1997. Des personnes continuent donc de recevoir cette sentence, dans l'expectative chaque jour de mourir, cependant cela n'a pas eu lieu depuis plus de 25 ans. Byeong-do, cet homme charismatique, et beau attirant le regard des femmes, fait partie de ces futurs potentiels mis à mort. Après la découverte de ses crimes, et de la reconstitution de ceux-ci, il afficha une moue satisfaite et même un sourire, ce qui provoqua, forcément, la colère des familles des victimes. Un homme qui parait donc n'avoir aucune culpabilité. Il accepte sa sentence, tout en ne parlant jamais à quiconque, sauf à Seon-gyeong, croisée auparavant qui lui a rappelé quelqu'un... 

Notre professeure accepte donc, ses collègues tentant de la dissuader, étant persuadés qu'il s'agit d'un caprice de ce psychopathe. Elle se rend donc à la prison, et l'homme apparait fidèle aux images qu'elle avait vues de lui. Dans le même temps, une tragédie frappe une petite fille, Ha-yeong, retrouvée avec son ours en peluche suite à sa maison retrouvée incendiée. Les pompiers et policiers chargés de l'affaire retrouvent les corps des grands-parents de la petite fille. Le père est alors appelé sur place, la mère étant morte des années auparavant. Ha-yeong parait très calme, rassurée de voir son papa, chez qui elle va vivre. Cet homme est le mari de Seon-gyeong, notre criminologue. Cette dernière rencontre alors pour la première fois sa belle-fille dont elle avait entendu parler, mais jamais rencontrée, sa mère la gardant pour elle et refusant que son propre père la voie. Elle n'avait jamais accepté le divorce et faisait du mal à sa propre fille pour attirer l'attention, comportement typique du syndrome de Munchausen, simulant une maladie, et faisant même du mal aux personnes autour d'elle pour capter l'attention de son ex-mari.

Seon-gyeong se retrouve alors en un claquement de doigts responsable de cette petite-fille de 11 ans, ayant vécu la mort de toute sa famille, sauf son père qu'elle ne connaît à peine. Elle prend en grippe Seon-gyeong, mais adore son père, débordé par son travail, qui ne va à peine s'occuper d'elle. Seon-gyeong fait alors tout pour faciliter la nouvelle vie de Ha-yeong, cette dernière n'étant pas réceptive, et parfois oscillant entre méchante et gentille avec sa belle-mère. L'enfant semble avoir eu des soucis lors de son ancienne vie... Quelques comportements étranges apparaissent aux yeux de sa belle-mère, inquiète mais en même temps prenant en pitié la petite-fille ayant connu une immense tragédie. 

Seon-gyeong est bien occupée entre sa nouvelle belle-fille à s'occuper, heureusement ce sont les vacances scolaires, elle n'a donc pas cours, ses rencontres avec Byeong-do qui ne donnent pas grand chose. Elle va retourner plusieurs fois en prison pour tenter d'en savoir plus sur cet homme, où on l'apprend a vécu lui aussi comme Ha-yeong, des maltraitances lorsqu'il était enfant... Il parle souvent de sa mère, femme malsaine qui lui faisait du mal et souhaitait qu'il meure... 

Notre héroïne ne va pas pouvoir s'empêcher de rapprocher les comportements et les vies de Byeong-do et Ha-yeong qui ont des similarités... Seon-gyeong doit gérer pas mal de situation à la fois, avec typiquement le comportement classique d'un homme en face, avec le père de Ha-yeong, ne voyant pas qu'il y a un problème chez sa fille, celle-ci changeant radicalement de comportement pour accabler sa belle-mère... Ha-yeong va t-elle finir par apprécier Seon-gyeong? Et que s'est-il passé la nuit de l'incendie?

Un livre page-turner qui se lit vite, assez addictif et noir sur les conséquences de maltraitances chez les enfants. J'ai beaucoup aimé ce roman, dont on ressort étourdi. 



"Bonne nuit maman" de Seo Mi-Ae, 7.70€

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La soeur disparue

 Quel plaisir de partager avec vous l'avant dernier tome de la saga des "Sept soeurs" de Lucinda Riley! Je dis l'avant dernier car normalement un huitième est prévu concernant l'histoire de Pa Salt, aka Atlas, le père des sœurs. J'espère juste que l'auteur a eu le temps de l'écrire avant de s'éteindre l'année dernière... Chose que j'ai d'ailleurs apprise en commençant le roman, ça m'a vraiment rendue triste.  Si vous n'avez jamais entendu parler de la saga des Sept soeurs de l'auteur irlandaise Lucinda Riley, je vous invite à lire mes articles précédents sur les six précédents romans, car il s'agit d'une saga, ils se suivent donc. Le pitch rapidement, un vieil homme de plus de quatre-vingts-ans a adopté six filles, issues de ses voyages qu'il élève à Genève en Suisse dans une magnifique maison. Les six sœurs sont élevées également par Marina, appelée Ma, leur gouvernante/nounou française qui les considère comme

10 romans qui se déroulent à New-York

J'ai eu l'idée de vous parler de romans que j'ai beaucoup aimés, se déroulant dans ma ville de coeur. J'ai réfléchi, certains titres me sont venus rapidement, j'ai dû fouiller dans ma bibliothèque pour en dénicher d'autres, et taper le mot-clé "New-York" sur mon blog afin de trouver les autres. Elle sert bien cette barre de recherche en haut à droite du blog. N'hésitez pas à vous en servir. Chaque article est libellé et vous pouvez tout retrouver facilement. Du coup, j'en ai fait une vidéo , puis je me suis dit que je pouvais en faire une sorte d'article. Je ne vais pas écrire des tartines, mais j'avais envie de vous présenter un peu à l'écrit ces 10 romans que j'ai beaucoup aimés dont l'histoire se passe dans la Grosse Pomme.  Je les ai réunis par thèmes principaux, en ayant trouvés quatre. J'ai fait quasiment un article pour chaque livre dont je vous parle. A chaque fois je mettrai un lien vers l'article en

L'analphabète qui savait compter

 Le fameux roman dont je vous parlais dans mon dernier article sur le blog, que je lisais en parallèle de "L'institut' de Stephen King. Un petit roman pas très long, écrit par le fameux Jonas Jonasson connu surtout pour son "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire", premier et seul autre roman que j'ai lu de l'auteur. D'ailleurs jamais terminé. Car l'idée était là: fraîche et originale mais c'est un peu trop parti dans tous les sens, ce qui m'a fait décrocher de ce roman toujours inachevé jusqu'à présent.           Pour "L'analphabète qui savait compter", le style de l'auteur reste présent, tout aussi original et unique, mais j'ai un peu plus accroché que pour son autre roman. La fantaisie était tout de même bien présente ahah, clairement.  On suit donc Nombeko, orpheline noire issue d'un quartier défavorisé de Johannesburg, qui au début du roman n'est encore qu'une enfant et s'occupe d