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L'indésir

 Second roman emprunté au magasin à l'occasion de la rencontre autrices, qui lorsque j'écris cet article n'a pas encore eu lieu mais qui aura déjà eu lieu lorsque l'article sera paru. Après "Dès que sa bouche fut pleine" de Juliette Oury, il s'agit de "L'indésir" de Joséphine Tassy, qui tout comme le précédent, est un premier roman. Un roman original, moins que l'autre bien sûr, que j'ai beaucoup aimé. Premier roman que je lis de la maison d'édition "L'iconoclaste", que je ne connaissais pas. 

Dès le début du roman, les bases sont posées. Nuria rentre de boite de nuit, a ramené un mec chez elle et s'apprête à faire des choses avec lui. Lorsqu'un coup de téléphone surgit dans la nuit. On la prévient que sa mère est morte. Sa mère qui ne l'a pas élevée, qu'elle ne voit plus depuis des années. Elle ne réalise pas. Cette nouvelle ne lui fait ni chaud ni froid. Après tout, est-on triste pour des personnes qui ne s'occupent pas de nous et ne nous ont pas élevé? Son père étant décédé, elle a été élevée par sa grand-mère, très chère à son cœur. Elle ne voyait sa mère qu'à de rares occasions, pendant quelques heures à aller au musée ensemble, faire les magasins, comme deux copines qui ne se verraient que rarement.

Nuria dort et se réveille avec le garçon qu'elle a ramené la veille dormant sur le canapé. Abel a oublié ses clés et son coloc est parti. Notre jeune héroïne a besoin de prendre l'air et sort de chez elle. Elle va prendre le petit déjeuner en terrasse, Abel la rejoint. Ils ne se connaissent finalement pas, même si Nuria l'a hébergé et qu'ils ont failli passer la nuit ensemble. La jeune fille informe le jeune homme de la mort de sa mère, et des funérailles aujourd'hui même. Abel lui propose de l'accompagner. Pourquoi pas après tout? Ce n'est pas forcément plus bizarre qu'une mère qui décède subitement.  

Tous deux se rendent aux funérailles. Nuria se met dans le fond et observe la crémation de sa mère. beaucoup de personnes pleurent, dont un jeune homme qui se présente. Il est Félix, il sortait avec la mère de Nuria. Abel et Nuria se rendent chez lui et il leur raconte leur histoire. Une grande différence d'âge mais un bel amour. Il leur raconte leur histoire intime, privée, qui apparaît aux yeux de sa fille qui ne la connaissait pas. Félix pleure. Ils restent un moment avec lui puis les deux jeunes personnes partent de chez l'endeuillé. Ils vont manger et tombent sur Arnaud, le frère de sa mère. Habitant Versailles avec sa femme Constance, tous deux les rejoignent lors de leur déjeuner. Son oncle qu'elle n'a jamais rencontré lui parle de sa mère. Elle habitait avec eux, elle était fragile. Constance partage sa haine qu'elle avait à certains moments contre cette femme instable. Son oncle lui dit à quel point il a essayé de faire en sorte que sa petite soeur soit heureuse. Raison pour laquelle il l'a accueillie dans son foyer heureux. Il souhaitait qu'elle ait une vision jolie d'une famille. Mais il n'a jamais réussi. Il l'aimait pourtant. Constance quant à elle qualifiée de "catho coincée qui déglingue sa belle-sœur à peine incinérée", ne mâche pas ses mots. Nuria écoute. Elle a envie de lui dire de se taire, mais ne le fait pas. Constance monologue. Au terme de cette rencontre, les deux jeunes gens quittent le café restaurant. Le téléphone de Nuria sonne. C'est Salomé, qui l'a aperçue aux funérailles. Une artiste travaillant à Pigalle qui a récupéré le porte-monnaie oublié de Nuria. Ils se rendent tous deux la voir. Celle-ci leur apprend qu'elle était amoureuse de la défunte, d 'un amour fou. Les rencontres et histoires s'enchaînent mais ne se ressemblent pas. 

La nuit passe. Dimanche. Ils décident d'aller visiter l'appartement de la défunte. Ils commencent à faire des choses, lorsque la porte s'ouvre. C'est Garcin, un ancien ami de sa mère. Un homme pas bien jeune, corpulent, qui aime les contacts physiques et ne se gêne pas avec Nuria. Il leur montre des albums-photos de sa jeunesse et d'elle. Il l'appelle ma bichette, l'aimait beaucoup. 

Dernière rencontre. Dans une église. Ils font la connaissance de Miriam, marraine de Nuria qu'elle n'a jamais connue. Pour changer. Elle lui apprend l'origine de son prénom, Nuria, une sainte qui venait de la vallée. Elle se confie, elle raconte son histoire, celle de sa mère tout juste enceinte et terrifiée. Nuria, métisse de part sa mère blanche et son père noir, en apprend plus sur ses origines. D'un coup surgissent tous ceux rencontrés durant ce week-end improbable. Et tous s'engueulent. 

Finalement Nuria accepte. Elle retrouve le désir, le désir de l'autre, le désir d'aimer, le désir tout simplement.

Une belle histoire écrite franchement, avec quelques longues phrases. Sorte de scène de film ou de théâtre avec certains personnages haut en couleurs comme Félix et Salomé sortes de drama queen se battant pour l'amour de la défunte que finalement tout le monde connaissait d'une façon différente. Une belle histoire qui évoque beaucoup de sujets, le deuil, la méconnaissance de l'autre, l'amour, la connaissance de soi, le désir.



"L'indésir" de Joséphine Tassy, 20.90€

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