Un mignon petit bichon avec la sortie poche de l'avant dernier roman de Ogawa Ito, "Le goûter du lion" qui existait jusque là qu'en grand format. J'ai lu plusieurs romans de l'autrice, me gardant "Lettres d'amour de Kamakura" pour quand je serai en voyage au Japon. J'avais entendu dire par des clientes qu'il était triste, je ne me suis donc pas précipitée dessus sur sa version grand format, mais ai attendu que mon collègue les reçoive, une semaine avant sa sortie avant d'en emprunter un. Effectivement le pitch est triste mais il y a toujours de la beauté et de l'espoir dans les romans de Ogawa Ito.
Le goûter du lion fait référence au goûter proposé par "La maison du Lion", maison de fin de vie qui organise chaque dimanche pour ses pensionnaires un moment de joie et de convivialité autour d'une recette chère au cœur de l'un des pensionnaires. C'est là-bas que Shizuku 33 ans a décidé d'aller passer sa fin de vie. Atteinte d'un cancer en phase terminale la jeune femme en a assez des traitements, et souhaite partir, sans souffrir mais sans non plus qu'on la maintienne à tout prix en vie.
Cela nous plonge dans le bain direct même si encore une fois exceptée la fin je n'ai pas été réellement triste durant ma lecture. L'établissement dans lequel des hommes et des femmes se pressent pour y terminer leur vie, est tenu par une certaine "Madonna", une femme habillée comme une domestique de l'ancien temps, uniforme endossé suite à une blague. C'est Shizuku qui découvre cet endroit très prisé, se sentant chanceuse d'avoir été sélectionnée. Elle fait la connaissance du personnel, des usagers tous plus vieux qu'elle quasiment, et de la superbe vue sur la mer. La maison du Lion étant sur une île.
On apprend que Shizuku avant de rejoindre sa dernière demeure, vivait seule, ayant seulement son père n'étant pas son père biologique, ses parents biologiques ayant vécu une tragédie. La jeune femme s'est alors émancipée de la toute dernière figure familiale qu'elle possédait afin de vivre seule et de laisser son père vivre sa vie. Avant de se retrouver ici. Elle rencontre Maestro, Patron, des énergumènes parmi les patients. Mais c'est Rokka, petit chien blanc tout doux qui va retourner son cœur qui ne demande qu'à aimer encore un peu. Tout comme lorsqu'elle rencontre Tahichi, un jeune homme s'occupant des vignes de l'île, envers lequel des sentiments vont commencer à apparaître.
Les jours s'enchaînent, la jeune femme sachant que chaque jour pouvant être le dernier et sa santé déclinant chaque jour, le lecteur assistant impuissant mais sans profonde tristesse, à son déclin. Shizuku espérant chaque dimanche entendre sa lettre, qui donnera le LA à la recette du goûter dominical. Les histoires de chacun s'enchaînant, leurs vies comme leurs morts.
Une lecture toujours aussi belle avec les romans de Ogawa Ito ne nous proposant pas un monde de bisounours mais simplement la vie, avec beauté et poésie. Donnant au lecteur un réel joli moment de lecture faisant accepter que la mort, fait partie de la vie.
"Le goûter du lion" de Ogawa Ito, 9€
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