Accéder au contenu principal

Sens dessus dessous

J'ai bien une idée du fil rouge de ce mois d'août, regroupant un peu toutes mes lectures, réalisées complètement de manière inconsciente. Parfois j'ai des envies de thèmes, d'histoires spécifiques à lire à un certain moment de ma vie. Après "Wild", qui a forcément fait remuer chez moi une véritable envie de prendre ma vie en main, comme le fait d'arrêter un job qui ne me plaît pas, je pense que j'avais très envie de m'intéresser à la vie de Chantal Thomass. 
J'ai cette autobiographie dans ma bibliothèque depuis janvier, lors d'un bref séjour à Paris. où je suis tombée sur ce très joli livre.
Je connaissais bien sûr Chantal Thomass pour sa lingerie et ses fameux collants, mais je ne m'étais jamais intéressée à elle plus que ça. C'était donc l'occasion d'en apprendre plus sur elle, rappelez-vous, mon mois de janvier ayant été un mois féministe, durant lequel j'ai uniquement lu des livres écrits par des femmes. Pour le coup, elle incarne la féminité dans toute sa splendeur, sa lingerie étant une ode à la femme et à la féminité. En savoir plus sur elle, était donc pour moi une bonne idée.

On commence donc avec son plus jeune âge, jusqu'à aujourd'hui, une autobiographie retraçant donc toute sa vie. Chantal est l'enfant unique de Raymond et Mireille Genty, un couple fusionnel, au sein duquel elle ne s'est jamais sentie à sa place, comme de trop. Très jeune, elle est très créative, fait réaliser à sa mère des tenues originales, afin de se démarquer et d'exprimer qui elle est. Ressemblance avec moi, déjà. Elle découvre l'univers parisien, duquel elle se sent très proche, reprochant à ses parents de se complaire dans leurs vies de banlieusards, elle qui rêve de la capitale, et de son énergie. 

A quinze ans elle rencontre Bruce Thomass, celui qui deviendra à tout juste vingt ans, son mari. Ils resteront ensemble vingt-cinq ans, auront deux enfants ensemble, mais surtout, créeront la fameuse marque Chantal Thomass. Avec un peu de gouaille, de toupet et surtout de talent, Chantal réalise quelques vêtements qu'elle présente à des magasins tendances de l'époque, afin de les faire commercialiser. Cela fonctionne, et les commandes commencent à arriver. Aidée de sa mère, d'une amie de sa mère et de Bruce qui peint directement les robes, leur petite entreprise grandit. 
Ils sont jeunes, ont vingt ans, mais Chantal voit plus loin. 
Dans les années 60, il est difficile de démarrer une marque, malgré de la volonté et de la passion, surtout quand on est aussi petits. Il ne lâchent pourtant rien et créent au départ Ter et Bantine, réalisent leur premier défile en 1969, la révolution de 68 étant passée, les jeunes étant plus indépendants. Chantal profite de ce temps de jeunesse pour sortir dans les clubs, fréquenter du beau monde comme Thierry Mugler, Claude Montana, ou Jean-Charles de Castelbajac, qui restera son ami. A cette époque, ils forment une bande de jeunes créatifs puis créateurs, qui partagent, jugent, toujours avec bienveillance.
Ils fréquentent les mêmes soirées, les mêmes personnes, les mêmes salons comme celui des tissus de Côme, partent en vacances ensemble... Jusqu'à ce qui rivalité s'installe...

Leur entreprise grandit, des personnes leur font confiance, qui resteront des amis proches. Puis ils décident de voir plus grand, de créer Chantal Thomass, la marque, exposant Chantal aux yeux de tous. Bruce et Chantal travaillent toujours main dans la main, notre créatrice souhaitant proposer plus de lingerie visible lors de ces défiles de prêt à porter. Ils mèneront une vie trépidante et exténuante pendant des années, faisant les trajets entre la banlieue parisienne et leur atelier en plein Paris, leur habitation et leur atelier, changeant régulièrement d'endroits. Des collaborations avec la marque pleuvent, notamment avec les Etats-Unis, Chantal doit donc faire régulièrement faire les allers-retours ne voyant que peu sa fille Louise qui est alors petite. Entre ces collaborations, la réalisation des collections, et les défilés tous les six mois, qui à chaque fois sont une question de vie et de mort pour la maison, ils ne s'ennuient pas. 

Ils sont ensuite obligés de faire appel à des investisseurs, sinon Chantal Thomass n'existera plus. 
Des japonais, des italiens, puis des anglais investiront dans la petite marque française luxueuse, mais ça ne se fera jamais sans accrocs. Entre temps, Chantal donne naissance à ses enfants, Louise et Robin, en même temps que des années de travail intenses. 
Elle est ensuite évincée de sa propre entreprise, et doit rebondir. Ce qu'elle fait, pour trois ans plus tard, reprendre enfin les reines de sa marque.

Je ne vais pas trop vous en dire, ayant déjà un bel aperçu de sa vie, et de son travail. 

Avis: La lecture était très agréable, j'en ai appris énormément sur cette femme créative, pionnière et libre, qui eut du mal à être comprise par le grand public, sa lingerie étant vue comme une soumission de la femme, notamment par les féministes, desquelles elle est toujours restée très éloignée.
Une grande femme du prêt à porter tout d'abord, chose que j'ignorais, pour ensuite se consacrer à défaut, uniquement à la lingerie, dans le but d'embellir les femmes. 
Sa coupe au carré sombre et ses couleurs de prédilection, rose et noir restent gravés dans son ADN.
Une femme forte et moderne, dont je suis hyper heureuse d'en avoir su plus sur elle. 



"Sens dessus dessous" de Chantal Thomass, 19€


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La soeur disparue

 Quel plaisir de partager avec vous l'avant dernier tome de la saga des "Sept soeurs" de Lucinda Riley! Je dis l'avant dernier car normalement un huitième est prévu concernant l'histoire de Pa Salt, aka Atlas, le père des sœurs. J'espère juste que l'auteur a eu le temps de l'écrire avant de s'éteindre l'année dernière... Chose que j'ai d'ailleurs apprise en commençant le roman, ça m'a vraiment rendue triste.  Si vous n'avez jamais entendu parler de la saga des Sept soeurs de l'auteur irlandaise Lucinda Riley, je vous invite à lire mes articles précédents sur les six précédents romans, car il s'agit d'une saga, ils se suivent donc. Le pitch rapidement, un vieil homme de plus de quatre-vingts-ans a adopté six filles, issues de ses voyages qu'il élève à Genève en Suisse dans une magnifique maison. Les six sœurs sont élevées également par Marina, appelée Ma, leur gouvernante/nounou française qui les considère comme

10 romans qui se déroulent à New-York

J'ai eu l'idée de vous parler de romans que j'ai beaucoup aimés, se déroulant dans ma ville de coeur. J'ai réfléchi, certains titres me sont venus rapidement, j'ai dû fouiller dans ma bibliothèque pour en dénicher d'autres, et taper le mot-clé "New-York" sur mon blog afin de trouver les autres. Elle sert bien cette barre de recherche en haut à droite du blog. N'hésitez pas à vous en servir. Chaque article est libellé et vous pouvez tout retrouver facilement. Du coup, j'en ai fait une vidéo , puis je me suis dit que je pouvais en faire une sorte d'article. Je ne vais pas écrire des tartines, mais j'avais envie de vous présenter un peu à l'écrit ces 10 romans que j'ai beaucoup aimés dont l'histoire se passe dans la Grosse Pomme.  Je les ai réunis par thèmes principaux, en ayant trouvés quatre. J'ai fait quasiment un article pour chaque livre dont je vous parle. A chaque fois je mettrai un lien vers l'article en

L'analphabète qui savait compter

 Le fameux roman dont je vous parlais dans mon dernier article sur le blog, que je lisais en parallèle de "L'institut' de Stephen King. Un petit roman pas très long, écrit par le fameux Jonas Jonasson connu surtout pour son "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire", premier et seul autre roman que j'ai lu de l'auteur. D'ailleurs jamais terminé. Car l'idée était là: fraîche et originale mais c'est un peu trop parti dans tous les sens, ce qui m'a fait décrocher de ce roman toujours inachevé jusqu'à présent.           Pour "L'analphabète qui savait compter", le style de l'auteur reste présent, tout aussi original et unique, mais j'ai un peu plus accroché que pour son autre roman. La fantaisie était tout de même bien présente ahah, clairement.  On suit donc Nombeko, orpheline noire issue d'un quartier défavorisé de Johannesburg, qui au début du roman n'est encore qu'une enfant et s'occupe d