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La colline qui travaille

 Un roman que j'avais hâte de lire avec "La colline qui travaille" de Philippe Manevy, un des derniers sortis de la maison d'édition Le bruit du monde que j'aime beaucoup. C'est le troisième roman après "Les larmes rouges sur la façade" de Navid Sinaki que je lis et après avoir adoré également "L'œil de la perdrix" de Christian Astolfi je me suis intéressée à cette petite maison d'édition qui prend du galon installée à Marseille. Pour ce roman-ci, je le voyais de partout en librairies et sur les réseaux et je me suis donc déterminée à le lire, l'ayant demandé en sp à la représentante pour avoir le mien. Un passage à La grande librairie, a fait que je n'ai plus eu d'exemplaires et j'ai du en recommander. 

Dans ce roman autobiographique, l'auteur, professeur de français et théâtre à Montréal nous parle de sa famille. Ses parents, mais surtout ses grands-parents maternels, Alice et René, issus de la classe ouvrière de Lyon installés à Croix-Rousse des décennies durant. Philippe Manevy parlera de ces grands-parents-ci, mais aussi de ses arrière grands-parents, arrière-arrière ainsi que de ses parents. Un roman loin d'être nombriliste dans lequel il parle d'une famille normale, de deux grands-parents normaux ayant vécu la guerre et ses difficultés. Alice est une femme efficace, ne souhaitant pas perdre de temps. buvant son nescafé le matin avec son kiri. Une femme issue de la classe ouvrière tandis que l'autre grand-mère de l'auteur, Jeanne, vient d'une famille bourgeoise. Deux mondes s'affrontant au début du récit, deux vieilles femmes se donnant du "Madame" alors qu'elles se connaissent depuis si longtemps. Deux vieilles femmes que Martine et Claude les parents de Philippe amènent avec eux en vacances, la première allant à la plage avec sa famille tandis que la seconde préfère la fraicheur de l'appartement de vacances. 

L'auteur raconte une anecdote d'une rencontre avec une écrivaine/lectrice à laquelle il confie qu'il écrit sur sa famille, "unique et ordinaire à la fois". L'auteur nous apporte comme ça quelques anecdotes de sa vie à lui, avant de surtout s'intéresser à celle de ses grands-parents maternels desquels il était proche. Alice, fille unique de Tony parti en guerre et Léonie ayant failli ne jamais survivre, est une tisseuse de soie. Des années durant elle se tue la santé sur des métiers à tisser, qui lui permettra de gagner un peu sa vie pour élever sa seule enfant, Martine, enfant que son mari et elle pensèrent ne jamais avoir. Mariés assez tard, le couple a en effet mis plus de sept, huit ans pour avoir un enfant, se rapprochant des quarante ans, Alice ayant même insisté pour aller prier à Lourdes, espérant que cela leur apporte de la chance. Alice ayant été éduquée de façon modeste mais avec beaucoup d'amour, ayant appris le piano chez son oncle et sa tante, lui ayant permis d'entre-apercevoir une autre réalité que la sienne. Chose qu'elle inculqua à sa propre fille Martine, celle-ci ayant pris des leçons de piano chez la même dame que sa mère, et s'étant intéressée un peu à la religion avant de décider d'arrêter le catéchisme. Trouver sa place après la guerre, là où tout est possible. Alice et René souhaitant que leur fille fasse mieux qu'eux. 

Philippe se rappelle de la Toussaint chez ses grands-parents, rendant hommage à des ancêtres dont il ignore tout. Sa relation assez étroite avec ses grands-parents surtout René un grand-père gentil proche de son petit-fils. De son côté, René vient d'une grande fratrie contrairement à sa femme, dont la mère Louise eut sept enfants. Louise elle-même élevée par son père, sa mère étant morte en couches. On en apprend donc beaucoup plus sur la famille de l'auteur avec des anecdotes et des histoires drôles, émouvantes, tristes, dignes d'une vie normale, la période d'avant guerre, de guerre, d'après guerre avec les difficultés et joies caractéristiques de ces époques. Il est beaucoup question du rapport à la famille, de souvenirs, mais aussi de la vieillesse et donc intrinsèquement liée à celle-ci, de la mort. Des grands-mères de Philippe qui vieillissent se rapprochant de la mort, de Martine sa mère lui faisant du chantage quand il revient l'été lui disant qu'elle ne sera peut être plus là l'année suivante, où la mission de Philippe consiste à voir un maximum de monde avant de rentrer chez lui au Canada. 

Martine sa mère qui douée pour les études et poussée par ses parents à aller au delà de ce qu'ils ont pu faire eux, voulut devenir prof d'allemand mais qui finalement travailla aux impôts. De Simone, une amie très proche de Alice qui travailla quelques années avec elle avant de partir, les deux femmes gardant contact quand même. Simone cette femme qui une fois très âgée ne parla plus guère à sa grande amie, les joies de la vieillesse. 

La retraite de ces grands-parents, moment enfin de paix pour ce couple qui trima, qui ne furent jamais propriétaires sauf à la fin de leur vie, d'un chalet qu'ils vendirent pour vivre avec leur fille et beau-fils dans un coin aménagé pour eux. René qui mit sa vie au service de sa femme, faisant les courses toujours dans le même ordre et très rapidement, uniquement destinées à Alice, sa fille et son petit-fils se chargeant du reste, le vieil homme s'impatientant en caisse. Tout un tas d'anecdotes comme celles-ci drôles, émouvantes qui font de ce récit une lecture agréable qu'on n'a pas envie de lâcher.



"La colline qui travaille" de Philippe Manevy, 22€

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