Je vous le dis souvent mais pour le coup pour celui-ci c'est trèèès vrai, mais j'avais hyper hâte de le découvrir. J'ai vu sa couverture depuis le mois d'avril facile, et rien qu'à la couverture, et au fait qu'il soit publié au Bruit du monde, je savais que j'adorerai ce roman. Je n'ai jamais rien lu de l'autrice notamment ses recueils de philo, mais je savais que celui-ci serait clairement mon premier de l'autrice. Je l'ai reçu lors de la journée présentation des éditions Le bruit du monde, Philippe Rey et Le Tripode, ayant beaucoup trop hâte de découvrir ce titre avec cette couverture que je trouve superbe.
L'autrice nous expliquait lors de cette rencontre, qu'elle s'est inspirée d'une rumeur qui avait frappé la ville d'Orléans, qu'Edgar Morin racontait dans son livre "La rumeur d'Orléans". Ilaria Gaspari a voulu imaginer un récit basé sur une fausse rumeur étant responsable de la chute de personnes et en l'occurrence d'une boutique, dans un roman. On suit donc Barbara une jeune femme italienne, vivant à Rome, étudiant la philosophie. Marie-France, une femme française d'un certain âge qui ment sans cesse sur son âge de sorte que personne ne sait véritablement quel âge elle a, la prend sous son aile et l'engage dans sa boutique de mode. "Joséphine" est une boutique tendance haut de gamme pour les mamans romaines et leurs filles. Elle propose des marques comme Blumarine, Valentino... Comblant les femmes aisées de la ville, mais moins leurs filles ne voulant pas être attifées avec des grosses robes en tulle meringues que leurs mères souhaitent qu'elles portent. Marie-France trouve donc un credo, la mode pour "les jeunes filles".
Avec son équipe, elle propose désormais des vêtements plus jeunes, contemporains susceptibles de plaire aux jeunes filles souhaitant s'émanciper de l'opinion matriarcale. Notre française sans âge, conservant son accent malgré toutes ses années en Italie, flaire un public. Barbara notre jeune héroïne s'enrichissant au contact de sa patronne. L'équipe est composée de Marta, aussi brune que Barbara est blonde, dont la mère était amie avec Marie-France, jeune femme très organisée, professionnelle un peu contradictoire dans ses propos et dans ses actes, Giosuè, à l'attitude ambivalente selon à qui il s'adresse. Isa Cacioni, une ancienne journaliste amie de la patronne de la boutique est souvent dans les parages ainsi que Lorelei une autre amie. Marie-France aurait ouvert sa boutique avec l'argent d'un de ses anciens maris, suffisamment fortuné pour l'aider à coups de gros sous.
Un soir, Marie-France introduit notre narratrice à un certain Piergiorgio, avec lequel elle verrait bien sa protégée, cette dernière ayant plutôt un coup de cœur pour Andrea, un homme plus âgé mais nettement plus gentil et au goût de la jeune fille. La vie se déroule donc non sans heurts pour Barbara apprenant le métier de vendeuse en boutique de prêt à porter féminin avec toutes ces spécificités. L'équipe est bien occupée chaque jour, d'autant que le lieu plaît et tourne bien, surtout depuis qu'un espace pour jeunes filles a été aménagé. La patronne appelle les jeunes filles par des noms d'animaux, comme les "grenouilles" un moyen pour elle d'exprimer son affection, considérant les animaux comme dénués de mesquinerie et donc incapables de faire semblant et mentir contrairement aux humains.
Cependant, malgré l'apparent calme et attitude placide de Marie-France et Giosuè professionnels en toutes circonstances, certains évènements surviennent comme de drôles d'objets que l'on retrouve dans les cabines d'essayages, des coups de téléphone étranges, des signes d'hostilité de la part de on ne sait qui, envers la boutique et ses employés. Des femmes parlent de la boutique, tandis que Barbara les entend, proférant de drôles de propos antisémites. Barbara tente de faire barrage entre ces rumeurs et sa patronne. Une véritable hostilité et ambiance tendue commence, surtout depuis qu'une jeune fille a disparu. Ladite jeune fille ayant fréquenté le magasin...
Une ambiance un peu semblable à un polar de par les menaces, les ragots proférés à l'égard de nos protagonistes, une ambiance prenante entre mode et société de l'époque, discrimination et méchanceté gratuite allant conduire nos personnages jusqu'au plus bas. Une lecture qui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire dans le passé, chose que j'ai fortement appréciée.
"Une rumeur dans le vent" de Ilaria Gaspari, 23€
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