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La famille Martin

 Après le roman graphique adapté du roman de Foenkinos "Le mystère Henri Pick", j'ai voulu lire celui-ci, "La famille Martin" reçu en quantité pour l'opé poche à venir du mois de janvier. Il y a encore des Foenkinos que je n'ai pas lus, et je souhaitais vraiment lire celui-ci qui avait l'air marrant pour terminer l'année. 

Commencé à la librairie et ramené chez moi pour le terminer plus rapidement, on suit comme personnage principal un auteur avec pas mal de succès, ayant pour idée de prendre la première personne qu'il croise un jour, et en faire l'objet de son roman. Ce ne sera pas la jeune femme qu'il voit fumer devant son agence immobilière mais Madeleine Tricot, une vieille femme qu'il croise au hasard un matin alors qu'il est en perte d'inspiration. Il discute avec elle et lui fait part de son entreprise, celle d'écrire sur la première personne qu'il croise. La vieille dame est assez surprise et se demande ce qu'il va bien pouvoir écrire sur elle. Elle l'invite tout de même à prendre le thé et se confie un peu sur sa vie. Elle lui fait part de la mort de son mari, un homme père de ses deux filles Valérie et Stéphanie, pour lequel elle n'a jamais eu un amour fou, mais un amour raisonnable. Sa fille Stéphanie a emménagé aux Etats-Unis et elle ne la revoit plus, ses deux filles s'étant brouillées des années auparavant. Madeleine parle à notre écrivain, le lecteur se demandant s'il s'agit réellement de l'auteur David Foenkinos lui-même ou d'un alias fictif. Elle était styliste dans sa jeunesse, ayant travaillé chez Chanel pour Karl Lagerfeld. Les anecdotes sur la maison de couture, sur le personnage lui-même s'enchaînent, l'écrivain se demandant comment il va pouvoir présenter son roman.

Valérie, la fille de notre vieille dame vient visiter sa mère et est très surprise de la présence de l'écrivain, suspicieuse quant à son projet. Elle lui confie que sa mère a un début d'Alzheimer, et qu'elle ne sait plus bien ce qu'elle dit, lui proposant plutôt de faire un roman sur sa famille à elle, Patrick son mari, Jérémie et Lola leurs deux enfants respectivement 15 et 17 ans. Patrick, avec lequel elle n'entretient plus grand chose, travaille pour une compagnie d'assurances, exerçant les mêmes taches depuis des années, se voyant harceler au travail par son patron, un certain Desjoyaux le convoquant dans son bureau quelques jours plus tard. Dans la même journée, notre protagoniste fait la connaissance de Madeleine, de sa fille Valérie ainsi que de sa famille à elle, prenant le repas du soir chez eux, tachant de parler avec eux pour que des éléments ressortent pour son roman. Les deux adolescents sont taiseux et n'ont guère envie de faire partie du projet de cet homme qu'ils jugent étrange, quant à Patrick il n'est guère loquace. Valérie, professeur est la plus à même à se confier et invite l'écrivain à manger avec elle le lendemain midi près de son établissement scolaire.

Entre repas avec Valérie, Patrick qui ose enfin se confier, brefs entretiens avec les adolescents et visites régulières chez Madeleine lui apprenant que le grand amour de sa vie se nomme Yves Grimbert parti pour les Etats-Unis des décennies plus tôt, notre protagoniste a du pain sur la planche. J'ai beaucoup ri de plusieurs situations et anecdotes, de toute cette situation qui est vraiment loufoque à souhait, s'intéressant à la première famille venue, comme si elle pouvait être si intéressante que cela. On découvre une famille pas si normale que cela, avec ses failles et ses difficultés: un couple ne communiquant plus, des adolescents en quête de sens, une vieille femme souhaitant traverser l'Atlantique pour retrouver son amour perdu, tout cela alors que notre héros lui-même n'a plus d'amour dans sa vie. 

Un roman hyper prenant, comme toujours je trouve avec l'auteur, entre situations de la vie courante qui peuvent parler à tous avec des twists originaux qui font que ses romans ne sont jamais planplan et ne ressemblent à aucun autre. J'ai beaucoup aimé. 



"La famille Martin" de David Foenkinos, 8.90€

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